Un ancien gendarme du Nord-Isère comparait, du 29 novembre au 1er décembre 2023, face aux juges de la cour criminelle de l’Isère, pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Âgé de de 56 ans, l'homme est accusé d’avoir mortellement frappé sa femme, le 24 janvier 2018, dans la caserne de L’Isle-d’Abeau (Isère) où le couple habitait. Il encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
La victime décédée dans le logement de fonction
Comme l’explique France Bleu, la victime, âgée de 47 ans au moment des faits, est décédée, selon l'autopsie, d’une hémorragie interne provoquée par des coups. Au fil de l’enquête, l’accusé a changé sa version des faits. Si l’ancien militaire a reconnu avoir asséné des coups de poing et des coups de pied à sa femme, il nie finalement l’avoir frappée au niveau du vendre. Pourtant, comme l’affirment les experts, l’hémorragie a été déclenchée par un coup, porté avec force, dans l’abdomen. Aux enquêteurs, l’accusé a reconnu être devenu violent pour faire face à l’alcoolisme de sa femme. Les proches de la victime, eux, ont expliqué que l’alcool lui permettait d’encaisser les coups de son mari.
Le jour des faits, les enquêteurs ont relevé des bleus sur les bras et les jambes de la victime, morte dans l’entrée de l’appartement du couple. Des bouteilles d’alcool et des antidépresseurs ont aussi été retrouvés dans le logement de service, situé dans la caserne. Le gendarme a expliqué avoir retrouvé sa femme au sol quelques heures plus tôt car elle avait bu et était tombée de sa chaise. Faute d’avoir réussi à la relever, il assure ensuite l’avoir installée dans le couloir et lui avoir donné des coups afin de la réveiller, et non pas pour la blesser. C’est le mari qui a prévenu les secours quand il s’est relevé et a vu que sa femme n’était pas consciente, aux alentours de 23 heures, alors qu’il s’était couché un peu plus tôt.
Du sursis pour une gendarme coupable de violences conjugales sur son époux, également gendarme
L’ancien gendarme condamné déjà deux fois pour des violences
Nos confrères indiquent que le décès de la victime est la conclusion dramatique de plusieurs années marquées par des violences. En effet, l’ancien gendarme avait déjà, par le passé, été condamné pour des violences conjugales, en 2004 à Chambéry, puis, en 2015, par le tribunal de Vienne pour des coups portés sur ses quatre enfants. L’Aide sociale à l’enfance et les travailleurs sociaux, qui suivaient la famille, ont qualifié le prévenu de "tyrannique et omnipotent" au sein du foyer. En raison des violences, le couple s’était séparé en 2010, mais face à son manque de moyens et sous l’insistance du mari, son épouse était revenu vers lui. Thierry Gauthier, l’avocat d’un des enfants du couple, qui s’est constitué partie civile, décrit "un contexte effarant" car l’accusé était gendarme et habitait en caserne.
Jugé jusqu’au 1er décembre 2023, l’ancien gendarme risque jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.