Une affaire de violences conjugales assez particulière a été jugée par le tribunal de Rouen le 6 novembre 2023. Elle opposait deux ex-époux qui exercent tous les deux le métier de gendarme. Et c’est la femme, une sous-officier de gendarmerie, anciennement basée à Cany-Barville (Seine-Maritime) qui a été reconnue coupable de violences commises à l’encontre de son ex-mari entre 2018 et 2021.
Comme l’explique Paris Normandie, la militaire a été condamnée à une peine de trois mois de prison avec sursis. Une plainte avait été déposée par le mari juste après leur séparation, dans un contexte de garde d’enfant.
La gendarme se fait une fracture en tapant son mari
Nos confrères expliquent que les violences ont débuté en 2018-2019, au moment de la naissance de leur fille. La gendarme se serait fracturé un orteil en donnant un coup de pied à son mari. Un chantage au suicide et des menaces de mort ont également été évoqués. Ils précisent aussi que la victime s’était déjà vue prescrire 8 jours d’interruption totale de travail (ITT).
Ce tableau conflictuel et malsain a été confirmé par les voisins, notamment des gendarmes, auditionnés durant l’enquête. Cette ambiance entre les deux époux gendarmes, le président du tribunal l’a également parfaitement résumée à l’audience. "Depuis le déménagement en Normandie en 2014, son comportement a changé, elle est devenue jalouse et suspicieuse, les premières insultes ont commencé en 2015 et 2016. Elle avait des excès de colère, il a tout accepté des règles qu’elle imposait : interdiction de porter la barbe, de s’épiler le dos… ".
Un gendarme condamné après avoir changé la date de naissance de sa fille
La gendarme reconnait les faits
Placée en garde à vue en août 2022, la gendarme a reconnu les faits de violences. A son tour, elle avait décidé de porter plainte contre son ex-mari pour des faits de violences conjugales. Mais aucun élément n’était venu "confirmer la plainte de la prévenue. Elle a donc été classée sans suite", poursuit encore le président du tribunal de Rouen.
Pour justifier son comportement, la gendarme a évoqué des pressions de la part de son ex-mari et "des soucis d’infidélité, de provocation, de pression, tout le temps", ce à quoi a répondu le président. "Ce qui est étonnant, c’est que lui aussi le dit. J’ai un peu de mal à l’entendre".
En partie civile, l’avocate Marie Malec a insisté sur le fait que les infidélités de son client ne justifiaient les excès de violences de la part de son ancienne épouse. L’avocate de la prévenue s’est, de son côté, appuyée sur un rapport d’une experte qui "dit que monsieur n’a jamais été victime de violences". A la barre, sa cliente a pourtant reconnu une nouvelle fois avoir été violente avec lui.
Le tribunal de Rouen a décidé de condamner la gendarme à trois mois de prison avec sursis pour violences conjugales à l’encontre de son ex-mari.