Un décret, daté du 17 février 2013 et publié ce mardi au Journal officiel, stipule que "sur avis du Conseil d'Etat, est déchue de sa nationalité française Mme Unzîle, Nûr Sert, née le 3 mars 1997 à Lyon (7e)". C'est la première déchéance de nationalité prise en 2023. C'est également la première mesure de ce type visant une femme.
Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme (CAT), Unzile-Nur Sert a été condamnée à 5 ans d’emprisonnement, dont 6 mois avec sursis, par le tribunal correctionnel de Paris en novembre 2017 pour sa participation à un projet d’attentat à Paris, déjoué en mars 2016. Ce projet réunissait cinq femmes, dont des mineures, qui voulaient cibler une salle de concerts et des cafés, sur le modèle des attaques du 13 novembre 2015 (131 morts). Mme Sert avait par ailleurs tenté de rejoindre la Syrie à deux reprises et faisait l'objet d'une Interdiction de sortie du territoire (IST); mesure visant à empêcher un Français de partir à l'étranger pour participer à des activités terroristes.
La déchéance de la nationalité française a été prononcée à vingt-deux reprises depuis 2015: une en 2023, six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Elle a uniquement visé des Français qui ont participé à des attentats ou des tentatives d'attentat en France ou ont combattu dans les rangs de Daech ou ceux d'Al-QaÏda, notamment en Syrie ou en Irak.
(Article mis à jour avec la rectification de l'âge de Unzïle-Nür Sert – 25 ans et non 45 – et la précision selon laquelle elle devient la première Française à être déchue de sa nationalité)
PMG
