Un gendarme mis en examen après un tir mortel sur conducteur qui refusait d’obtempérer

Photo : Alors que le conducteur refusait d'obtempérer et avait percuté un gendarme au niveau des jambes en tentant de redémarrer, les militaires avaient ouvert le feu et l'avait mortellement blessé. (Photo d'illustration / Gendarmerie de Gironde)

27 février 2025 | Société

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Un gendarme mis en examen après un tir mortel sur conducteur qui refusait d’obtempérer

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Alors que le conducteur d'un véhicule suspect refusait le contrôle et avait percuté un gendarme en tentant de redémarrer pour prendre la fuite, les militaires avaient ouvert le feu et l'avait mortellement blessé.

Un gendarme a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire mercredi à Toulouse, sept mois après la mort d’un jeune homme tué alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle de son véhicule dans la banlieue toulousaine, a annoncé le parquet. La mort du jeune homme avait provoqué l’émotion et la colère de la communauté des gens du voyage.

Le 25 juillet 2024, vers 22h00, Maïcky Loerch, 28 ans, avait été mortellement blessé au volant de sa voiture, près d’un restaurant de Fenouillet (Haute-Garonne), après le tir de cinq projectiles  dont l’un l’avait atteint à la tête. Les militaires tentaient alors de contrôler son véhicule « dont les caractéristiques correspondaient à celui utilisé le matin même pour commettre un vol suivi de violences », rappelle le parquet de Toulouse.

Refus d’obtempérer aggravé

En dépit des sommations des gendarmes, le conducteur avait tenté de prendre la fuite. Le véhicule de gendarmerie bloquant sa progression, le conducteur avait franchi un terre-plein central, dégradant du mobilier urbain dans sa course, avant de s’immobiliser. Deux des trois gendarmes de la patrouille s’étaient alors rapprochés du véhicule. L’un d’eux mettant en joue le conducteur et lui ordonnant de s’arrêter. Mais celui-ci avait pourtant redémarré, en heurtant le gendarme au niveau de la jambe. Les militaires avaient alors « fait usage de leur arme de service dans l’objectif de stopper le véhicule », selon le communiqué du parquet.

À bord du véhicule, se trouvaient aussi la compagne de Maïcky Loerch et leur jeune enfant. Ces derniers n’ont pas été touchés par les tirs des gendarmes.

À l’époque, le procureur avait confirmé la caractérisation d’un refus d’obtempérer aggravé, en raison de la destruction du mobilier urbain et de la réalisation de manœuvres « à grande vitesse » en présence de civils. Les investigations devaient néanmoins devront établir le caractère volontaire ou non du contact avec le gendarme.

Sept mois d’enquête

Les deux militaires avaient été placés en garde à vue après les faits et une information judiciaire ouverte le 31 juillet.

Après sept mois d’enquête, ponctués par « de nombreuses investigations » et auditions, le gendarme auteur du tir mortel a finalement été mis en examen le 26 février 2025 pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». « Avec cette circonstance que les faits ont été commis par une personne dépositaire de l’autorité publique », précise le parquet.

S’agissant des deux autres occupants du véhicule, le gendarme a été mis en examen, ainsi que le second militaire auteur des tirs, pour « violences volontaires n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail » par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions, selon la même source.

Les deux hommes, qui soutiennent que « leurs tirs n’avaient nullement pour objectif de causer la mort de Maïcky Loerch », ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme à feu, ajoute le parquet.

Pour les faits imputables au conducteur, une information judiciaire avait également été ouverte pour « refus d’obtempérer ».

(Avec l’AFP)

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