Un gendarme de Loire-Atlantique condamné pour ses violences sur sa fille de 8 ans

Photo :

26 juin 2021 | Société

Temps de lecture : 3 minutes

Un gendarme de Loire-Atlantique condamné pour ses violences sur sa fille de 8 ans

par | Société

Un gendarme de Machecoul (Loire-Atlantique) a été condamné ce vendredi 9 octobre 2020 à huit mois de prison avec sursis simple par le tribunal correctionnel de Nantes, pour les infligées ces quatre dernières années, et jusqu'en juillet 2020, à sa fille âgée aujourd'hui de 8 ans.

Le tribunal a en revanche relaxé Sébastien G. , 39 ans, "au bénéfice du doute", pour les "violences" sur la mère de l'enfant. Cette dernière, dont il est séparé depuis deux ans, lui reprochait des violences pendant quinze ans. Jusqu'alors inconnu de la justice, cet ancien gendarme mobile à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) est désormais maréchal des logis-chef. Et également officier de police judiciaire. Il s'est excusé vendredi à la barre du tribunal correctionnel de Nantes. "Je n'ai pas mesuré l'impact psychologique que ça a pu avoir sur ma fille, je le regrette", déclare le gendarme.

Lire aussi: Les mouvements dans les unités de Gendarmerie des Pays de la Loire de l’été 2020 (actualisé)

"Egoïste" et "arrogant"

Il arrivait aussi à cet amateur de jeux vidéo de « casser les jouets » de sa fille, ou de lui « jeter des feuilles d’exercices à la figure », en la traitant de « nulle ».. Un homme "égoïste" et "arrogant", selon son ex-beau-père. Il obligeait aussi son ex-compagne à se lever en même temps que lui quand il partait travailler à 3h du matin "pour lui faire à manger".

Cet homme et "insultant" avait aussi déjà sa compagne sur le bord de la route à plusieurs reprises. Avant de revenir la chercher. Mais, selon le gendarme de Loire-Atlantique, ces accusations sont à mettre sur le compte de "représailles" de son ex-compagne. Elle lui reprocherait de n'avoir jamais voulu d'un deuxième enfant.

Celle-ci n'avait en effet jamais porté plainte contre lui du temps de leur vie maritale. "C'était très compliqué, du fait de sa profession : ils [les gendarmes, ndlr], a-t-elle expliqué ce vendredi à la barre du tribunal correctionnel de Nantes. "C'est un microcosme particulier, très militaire. A la caserne on ne vit qu'entre gendarmes et femmes de gendarmes", avait abondé la procureure de la République. "C'est encore plus difficile qu'ailleurs de se confier."

Sa fille en insécurité

Le procureur de la République avait ouvert une enquête à son encontre suite au signalement d'une psychologue libérale de Challans (Vendée). Leur fille, qui la consultait, se sentait "en insécurité" quand elle se rendait chez son père. Elle lui avait montré un bleu dans le dos qu'elle avait attribué à un coup de ce dernier. Cette consultation chez la psychologue s'était aussi imposée par des troubles du comportement de la fillette. Elle avait recommencé à "faire caca dans sa culotte" et "tapait le chien sans raison", selon sa mère. "Je suis méchante comme papa", justifiait alors l'enfant.

Une peine de seize mois de prison avec sursis probatoire était donc un "quantum assez minimal", selon elle, au vu de lades faits et de leur "durée". "Ce qui est frappant, c'est de voir émerger ces deux portraits du prévenu. D'un côté, ses collègues décrivent un excellent professionnel. De l'autre, comme un homme intransigeant, violent et humiliant par son ex-compagne", avait résumé la représentante du ministère public dans ses réquisitions.

Pour la défense de Sébastien G., ses deux avocats avaient eux mis en avant les SMS très courtois qui avaient été échangés dans le couple.. Mais quand on était au téléphone, c'était autre chose", avait pourtant dit son ex-compagne.

Détention d'armes

Sébastien G. a également été reconnu coupable de détention d'armes sans autorisation. Il conservait des pistolets de calibre 6.35 mm et une carabine 22 long rifle qu'il avait "omis" de déclarer en préfecture. Il n'a toutefois pas été interdit de port d'arme "du fait de votre profession", a justifié la présidente. Le militaire a reconnu cette détention d'armes "illégale" de "très longue date". Il avait récupéré la carabine 22 long rifle quand il était affecté à Villefontaine (Isère), entre Lyon et Bourgoin-Jallieu.

Sur le plan civil, le gendarme de Loire-Atlantique devra verser 1.500 euros de dommages et intérêts et 800 euros de frais de justice à sa fille. Il devra également s'acquitter auprès du Trésor public des 127 euros de frais de procédure. Sa peine sera inscrite sur le volet du casier judiciaire accessible aux employeurs. Ce qui pourrait entraîner sa révocation de la Gendarmerie. Le gendarme est actuellement en arrêt. Il a déjà "menacé de se suicider avec son arme de service" selon son ex-compagne.

GF/ PressPepper

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi