Un franco-marocain, condamné il y a trois ans, pour un projet d'attentats en 2015 visant notamment une caserne de Gendarmerie, vient d'être déchu de sa nationalité française. Une mesure déjà prise au début de la semaine contre une jeune femme franco-turque condamnée pour avoir envisagé une série d'attentats à Paris en 2017.
Un décret, daté du 17 février 2023 et publié ce jeudi au Journal officiel, stipule que, "sur l'avis conforme du Conseil d'Etat", Karim Kinali, 32 ans, né au Maroc est "déchu de la nationalité française". Son nom est cité dans le rapport de la commission d'enquête "relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015", datant de juillet 2016.
Selon ce rapport, Karim Kinali résidait, ainsi qu'un autre homme, Rodrigue Da Silveira, à Orléans où les deux hommes avaient été arrêtés par la DGSI en décembre 2015. Ils projetaient de s'attaquer à une caserne de Gendarmerie ou à un commissariat orléanais. Karim Kinali avait minimisé son rôle mais reconnu qu'il avait envisagé d'assassiner le préfet du Loiret et d'attaquer une centrale nucléaire. Les deux djihadistes avaient confirmé le rôle d'un Français, Anthony Dries, évoluant en Syrie depuis fin 2014, agissant comme soutien financier.
Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme (CAT), Karim Kinali a été condamné en janvier 2019 à sept ans de prison, dont 2/3 de sûreté, par la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, et Rodrigue Da Silveira à neuf ans de prison, sont 2/3 de sûreté.
La déchéance de la nationalité française a été prononcée à vingt-trois reprises depuis 2015 : deux en 2023, six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Elle a uniquement visé des Français qui ont participé à des attentats ou des tentatives d'attentat en France ou ont combattu dans les rangs de Daech ou ceux d'Al-QaÏda, notamment en Syrie ou en Irak.
PMG