Un décret, publié ce mardi au Journal officiel, dispose que "sur l’avis conforme du Conseil d’Etat, est déchu de la nationalité française Miloud Maalmi, né le 22 juin 1989 à Strasbourg". Cet homme faisait partie de la filière djihadiste de Strabourg, composée au total de dix jeunes partis de la capitale alsacienne pour la Syrie en décembre 2013, afin de faire le djihad dans les rangs de l'Etat islamique. Parmi eux figurait Foued Mohamed Aggad, l'un des trois tueurs kamikazes du Bataclan (13 novembre 2015, 90 morts). Deux autres sont morts en Syrie. Les sept autres, dont Miloud Maalmi, étaient revenus en Alsace et arrêtés en mai 2014, avant d'être condamnés en appel en 2017 à des peines de 7 à 9 ans de prison.
Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme (CAT), Miloud Maalmi avait été condamné le 6 juillet 2016 par le tribunal correctionnel de Paris à sept ans d'emprisonnement, dont deux tiers de sûreté. Une peine confirmée en appel en novembre 2017. Il avait rejoint l'Etat islamique en Syrie entre 2013 et 2014.
45 déchéances de nationalité depuis 2015
La mesure administrative de déchéance de nationalité est prise sur l'avis conforme du Conseil d'Etat. Elle a été prononcée à quarante-cinq reprises depuis 2015 : treize fois depuis le début de l'année 2024, onze en 2023, six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Elle a uniquement visé des Français possédant une autre nationalité, qui ont participé à des attentats ou des tentatives d'attentat en France, ou combattu dans les rangs de Daech (Etat islamique) ou ceux d'Al-Qaïda, ou tenté de les rejoindre, en Syrie ou en Irak, ou encore apporté un soutien logistique et financier à ces organisations terroristes.
PMG