Un prétendu "service rendu" qui lui coûte cher. Jugé en comparution immédiate vendredi 21 janvier devant le tribunal judiciaire de Mamoudzou, à Mayotte, l’homme qui avait fauché un gendarme après un refus d’obtempérer a été condamné à quatre ans de prison ferme.
Pour sa défense, le prévenu, un Comorien sans papiers et sans permis de conduire, a expliqué qu’il avait voulu "rendre service". Sauf qu’il transportait une cinquantaine de cartouches de cigarettes de contrebande et que l’instruction a clairement établi sa volonté de s’en prendre à la vie du gendarme.
"Je vais vous montrer ce que je sais faire"
Comme L’Essor l’a relaté, les faits ont eu lieu sur la commune de Chirongui, lundi 17 janvier. Ce soir-là, les gendarmes (deux de Mzouazia et trois gendarmes mobiles de Belfort) mettent en place un barrage routier pour faire respecter le couvre-feu imposé par la préfecture de Mayotte dans le cadre de la crise sanitaire. Aux alentours de 20h, une voiture approche. Elle ralentit et s’arrête presque à hauteur du barrage. Mais au lieu de s’arrêter complètement, elle accélère soudainement emportant sur son capot un des gendarmes mobiles.
Trainé sur une cinquantaine de mètres, le jeune militaire de 25 ans réussi néanmoins à sortir son arme de service et tire à cinq reprises vers l’habitacle avant d’être projeté sur la route. Blessé à l’épaule, le conducteur abandonnera son véhicule un peu plus loin. Il sera finalement interpellé avec ses deux passagers dans la soirée.
Dans leurs dépositions, les deux complices du prévenu, d’ores et déjà expulsés vers les Comores, chargent le chauffeur. Son intention était de "tuer un homme de la Gendarmerie", ont-ils témoigné. Dans le feu de l’action, alors qu’ils lui demandaient de s’arrêter, ce dernier leur aurait répondu : "Taisez-vous. Je vais vous montrer ce que je sais faire."
Guadeloupe : un gendarme blessé par balle
La défense du prévenu, évoquant un homme "bon", qui voulait "rendre service" et qui aurait "perdu ses moyens" n’a donc guère ému le tribunal. Pas plus que les larmes du mis en cause qui a éclaté en sanglots en s’excusant.
Déclaré coupable et placé sous mandat de dépôt, il est condamné à quatre ans de prison ferme qu’il purgera à la maison d’arrêt de Majicavo. Une peine assortie d’une interdiction de territoire français d’une durée de 5 ans. Il devra en outre verser 800 euros au gendarme, lequel s’est vu prescrire 14 jours d’incapacité totale de travail.
Pour en savoir plus : lire l'article du Journal de Mayotte