Soupçonné d’avoir dérobé un sac à main et menacé de mort un gendarme en civil, un homme âgé d’une vingtaine d’années a été lourdement condamné par le tribunal de Bar-le-Duc ce lundi 8 novembre. Il faut dire qu’il a mis les nerfs des magistrats à rude épreuve.
D’abord, en tentant de brouiller les pistes sur son état civil. S’il a bien fini par décliner une identité, nul ne sait si c’est la bonne. Ensuite en refusant de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques et à des prélèvements biologiques pour identifier son empreinte génétique. Deux délits supplémentaires qui l’ont conduit devant la justice, en plus du vol et des menaces de mort.
‘‘Toi et ta famille, je vais te faire le djihad’’
Les faits remontent au samedi 6 novembre dans le train Paris-Nancy. Une passagère, qui voyage avec son enfant, s’aperçoit que son bagage a été dérobé. Repéré par la victime dans les toilettes, le voleur présumé tente de s’enfuir à travers la rame lorsqu’un militaire en civil, capitaine de gendarmerie, va le maîtriser avant d’actionner l’alarme incendie.
Le train se met alors à l’arrêt à la gare Meuse TGV des Trois Domaines. Confiné dans un compartiment dans l’attente des renforts de la brigade de Montmédy et du Psig de Verdun, le jeune homme s’est alors montré menaçant. "Je l’ai vu lever les bras et faire des incantations en arabe. Il était très agité, le regard noir. Il m’a dit à plusieurs reprises : ‘Toi et ta famille, je vais te faire le djihad‘’’, a raconté le capitaine devant le tribunal.
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Placé en garde à vue, le prévenu, qui serait arrivé en France il y a neuf mois, a fait l’objet d’un test urinaire. Positif à la cocaïne et aux barbituriques. A la barre, où il était assisté par un interprète en arabe, il a nié en bloc, affirmant avoir confondu le sac de la victime avec celui de sa femme – jamais identifiée. Quant au mot "djihad", il s’agissait selon lui du prénom d’un ami qu’il a voulu appeler à l’aide lors de son interpellation.
"Des explications ubuesques" pour le procureur. Lequel a requis 8 mois de prison ferme avec mandat de dépôt contre un prévenu déjà connu de la justice sous de multiples identités. En le condamnant à 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, le tribunal est allé au-delà de ses réquisitions. Le prévenu devra aussi payer 500 euros de dommages et intérêts au gendarme au titre du préjudice moral.
Pour en savoir plus : lire l'article de L'Est Républicain.