Le procès des attaques de Carcassonne et de Trèbes s'est ouvert lundi 22 janvier 2024 à la Cour d'assises spéciale de Paris. Dès le début de ce procès, qui doit durer jusqu'au 23 février, un premier incident a été signalé, avec l'absence d'un des prévenus.
Dans le box vitré, il y a deux hommes, actuellement en détention provisoire : Ahmed Arfaoui, 29 ans, auto entrepreneur et Samir Manaa, 28 ans, ouvrier du bâtiment. Devant le box, il y a quatre autres accusés, qui comparaissent libres : Sofiane Boudebbouza, 25 ans, logisticien; Marine Péquignot, 24 ans, télé-conseillère; Reda El Yaakoubi, 34 ans, maçon; Sofiane Manaa, 32 ans, garagiste. La place de Baghad Haddaoui, 35 ans, le plus âgé, reste vide. Il n'habite plus à l'adresse indiquée pour son contrôle judiciaire qu'il a violé à deux reprises, ce qui lui a valu deux incarcérations. Son avocat assure qu'il "n'a pas son adresse". Le président Laurent Raviot décerne alors un mandat d'amener.
Les sept accusés sont tous Français et certains résident dans le quartier Ozanam de Carcassonne, comme Radouane Lakdim, l'assassin de l'officier de Gendarmerie. Ozanam est un quartier difficile où il y a des trafics d'armes et de drogues, quelques habitants radicalisés, le tout sur fond d'omerta. Six sont mis en examen pour "association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d'un crime d'atteinte aux personnes". Baghad Haddaoui est mis en examen pour "non dénonciation de crime d'atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation".
Le calendrier du procès se précise
Après ce premier incident d'audience, le président peaufine le calendrier du procès avec les auditions des enquêteurs, des experts judiciaires, des témoins, des accusés et de leurs proches, et des parties civiles. La cour d'assises spéciale siègera jusqu'au 23 février, dans la salle ultramoderne construite notamment pour le procès du 13 novembre 2015, et qui sera démontée en 2025. Un escadron de gendarmerie mobile (EGM) a été déployé en renfort pour assurer les filtrages et la police de l'audience. La sécurité et le contrôle des accès au Palais de justice pour les justiciables, les magistrats et les avocats, et à la Sainte Chapelle pour les touristes, sont assurés en permanence par deux escadrons qui seront prochainement remplacés par deux compagnies de la Garde républicaine.
Face aux accusés se sont assises les parties civiles, dont Nicolle Beltrame, la mère, et Cédric et Damien, les deux frères d'Arnaud Beltrame. En mars 2018, cet officier supérieur de gendarmerie s'était substitué volontairement à Julie, caissière au Super U de Trèbes, prise en otage par Radouane Lakdim. Julie témoignera vendredi, après Nicolle Beltrame, jeudi, qui, a t-elle confié à L'Essor, ne reviendra plus ensuite assister au procès. Marielle Beltrame, la veuve de l'officier, n'est pas présente.
Pierre-Marie GIRAUD
Le procès des complices de l’assassin du colonel Beltrame s’ouvre lundi à Paris