Nouvelles déclassifications de documents secret défense dans le cold case de l’assassinat d’Henri Curiel en 1978

Photo : Henri Curiel jeune étudiant. (Egnaruas/ CC BY-SA 4.0)

30 décembre 2025 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Nouvelles déclassifications de documents secret défense dans le cold case de l’assassinat d’Henri Curiel en 1978

par | Société

Cold case vieux de près d'un demi-siècle, l'assassinat du militant anticolonialiste Henri Curiel, pourrait être élucidé grâce à la déclassification de documents de la DST.

Le ministère de l’Intérieur va déclassifier des documents relatifs à l’assassinat, en 1978 à Paris, du militant anticolonialiste Henri Curiel. Les auteurs de ce crime politique restent inconnus. Ces déclassifications font suite à une demande de la juge d’instruction Fabienne Bernard, qui a repris le dossier traité au Pôle des crimes sériels ou non élucidés (PCNSE) de Nanterre. L’information judiciaire ouverte porte sur les chefs d’« assassinat, de complicité d’assassinat et de participation à une association de malfaiteurs ».

Le Journal officiel  publie en effet ce mardi un avis de la Commission du secret de la défense nationale (CSDN). Lors de sa réunion du 16 décembre 2025, celle-ci a en émis un avis favorable aux déclassifications de quatre documents (notes et messages) de la Direction de la surveillance du territoire (DST, actuellement  DGSI), datées de 1974 à 1978. Saisi par la magistrate, le 1er avril 2025, le ministre de l’Intérieur s’était alors tourné vers la CSDN pour lui demander son avis. Depuis une dizaine d’années, les autorités gouvernementales concernées suivent toujours les avis (favorables, partiellement favorables ou défavorables) de la CSDN. Depuis sa création en 1998, la CSDN a rendu quelque 420 avis.

« Une bonne nouvelle », pour l’avocat de la famille d’Henri Curiel

Joint par L’Essor de la Gendarmerie, Me William Bourdon, avocat de la famille Curiel, a salué cette déclassification comme une « bonne nouvelle ». « On peut ainsi avoir l’espoir que cette déclassification puisse permettre aux magistrats de tirer le fil de ce dossier. On se rapproche du coeur de ce cold case », a-t-il ajouté.

Une première série de déclassifications, portant sur des documents du ministère des Armées, avait eu lieu en juin 2025. Elles concernaient une cinquantaine de fiches ou de notes, provenant très vraisemblablement du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece), devenu DGSE en 1982.

Tué par balles dans son immeuble à Paris

Le 4 mai 1978, Henri Curiel, 63 ans, sort de l’ascenseur de son immeuble, 4 rue Rollin dans le Quartier Latin à Paris. Deux hommes attendent le militant communiste et anticolonialiste. L’un d’eux tire quatre balles de Colt 45 (11,43 mm). Henri Curiel meurt sur le coup. Ses assassins ne seront jamais identifiés. Les enquêteurs soupçonneront des activistes d’extrême droite, proches de l’OAS, organisation terroriste opposée à l’indépendance de l’Algérie. Mais aucune arrestation ne sera réalisée.

PMG

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi