<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les réponses des candidats

Photo : Les six principaux candidats à l'élection présidentielle 2022 répondent aux questions de L'Essor (Photo: L'Essor).

7 mai 2022 | Société

Temps de lecture : 5 minutes

Les réponses des candidats

par | Société

Comme il y a cinq ans, L’Essor a posé trois questions aux huit candidats à la présidentielle semblant les mieux placés : L’Essor. – (Q.1) Etes-vous favorable, ou non, au maintien du statut militaire de la Gendarmerie  ? Et, partant, êtes-vous favorable, ou non, à l’éventuelle fusion des deux forces de l’ordre (Police et Gendarmerie) ? L’Essor. – […]

Comme il y a cinq ans, L’Essor a posé trois questions aux huit candidats à la présidentielle semblant les mieux placés :

L’Essor. – (Q.1) Etes-vous favorable, ou non, au maintien du statut militaire de la Gendarmerie  ? Et, partant, êtes-vous favorable, ou non, à l’éventuelle fusion des deux forces de l’ordre (Police et Gendarmerie) ?

L’Essor. – (Q.2) Faut-il modifier, ou non, la répartition actuelle des compétences territoriales entre Police et Gendarmerie ?

L’Essor. – (Q.3) Faut-il supprimer, ou non, l’Inspection générale de la Gendarmerie (IGGN) qui enquête sur les gendarmes en cas d’incidents, et créer éventuellement une autre structure ?

Yannick Jadot

"En raison du grand nombre de sollicitations", l’équipe de campagne de Yannick Jadot a indiqué qu’ "il ne sera pas possible de répondre". Nos interlocuteurs ont renvoyé L’Essor à la page  49 du programme du candidat, qui précise que "l’IGPN et l’IGGN seront fusionnés en un organisme unique et indépendant, rattaché au Défenseur des droits."

Pour en savoir plus : le lien avec les propositions du candidat Jadot : https://www.jadot2022.fr/programme

Marine Le Pen

Réponse 1. –  Je suis favorable au maintien du statut militaire de la Gendarmerie et défavorable à une fusion avec la Police. Ces deux forces, distinctes par leur organisation et leur mode de fonctionnement, doivent toutefois collaborer entre elles pour une plus grande efficacité dans les investigations.

Réponse 2. –  Les modifications de zones de compétences entre Gendarmerie et Police doivent faire l’objet d’une étroite concertation entre les deux institutions, ainsi qu’avec les élus. Elles doivent être traitées au cas par cas, tout en respectant un équilibre global entre les deux forces.

Réponse 3. –  Nous conserverons l’IGGN, sa mission de corps de contrôle étant indispensable, mais nous engagerons une réflexion sur l’organisation, le recrutement et le renforcement des effectifs. 

Emmanuel Macron

Réponse 1. – Il n’est pas question de procéder à une fusion de la Gendarmerie et de la Police. Chacune permet, dans sa réponse aux enjeux qui lui sont propres, de garantir la permanence de l’offre de sécurité. Il n’est pas non plus question de remettre en cause le statut militaire des gendarmes, gage d’excellence et d’immersion territoriale, et héritier d’une longue histoire dont je sais que nos forces sont fières.

Réponse 2. – Je ne souhaite pas réduire le débat à un partage géographique. Il est loin, le temps des campagnes dévolues aux gendarmes et des villes réservées aux policiers. S’il sera sans doute nécessaire de s’ajuster en fonction des dynamiques qui rendent évidentes, ici, une responsabilité de la Police ou, là, une légitimité opérationnelle de la Gendarmerie, c’est avant tout un sujet à dépassionner et à étudier localement.

Réponse 3. – La question de l’indépendance de l’autorité de contrôle est incontournable. Je voudrais redire toute ma confiance envers l’IGGN, qui œuvre avec sérieux pour garantir l’engagement exemplaire de nos forces. Elle s’ouvre d’ailleurs de plus en plus, en accueillant dans ses rangs des profils diversifiés, notamment des magistrats. Mais nous pouvons aller encore plus loin  ! Je veux ainsi associer plus étroitement les citoyens et les élus à la co-construction de la sécurité, qui est l’affaire de tous  ! Il y a là un enjeu fort de confiance entre forces de l’ordre et population. J’en ferai une priorité, et la rendrai effective si les Français m’accordent leur confiance.

Jean-Luc Mélenchon

Réponse 1. – Nous proposons d’amorcer le travail afin d’unifier les forces de Police et de Gendarmerie dans un même corps constitué, afin de refonder la sûreté de proximité et garantir une égale sécurité des biens et des personnes. Il s’agit de créer "une garde républicaine citoyenne", afin de mettre en commun les différentes missions de la police dans un même corps (de proximité, judiciaire, aux frontières, mobile, d’intervention, de renseignement…). Ce corps sera unifié par un même statut de la fonction publique civile. Certaines unités de la Gendarmerie seront maintenues avec la militarité : protection et défense des institutions de l’Etat et des sites sensibles, ainsi que les missions de prévôté.

Réponse 2. – Il ne s’agit pas pour nous d’une priorité que de remettre en cause les équilibres territoriaux entre Police et Gendarmerie.

Réponse 3. – Le contrôle de la déontologie en interne par l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) et par l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) sera supprimé, pour confier la mission à une autorité indépendante rattachée au Défenseur des droits, assurant un contrôle externe indépendant, avec les moyens nécessaires. Nous n’hésiterons pas à expurger la Police et la Gendarmerie de toutes celles et tous ceux qui ne respecteront pas la déontologie et la loi, notamment en matière de discriminations racistes et sexistes. Le contrôle interne, hors cas individuels, sera quant à lui repris par l’Inspection générale de l’administration (IGA).

Valérie Pécresse

Réponse 1. – Je suis favorable au maintien du statut militaire actuel de la Gendarmerie, car je suis attachée au modèle français de sécurité intérieure, reposant à la fois sur une force de police civile et une force militaire. Par sa structuration et ses moyens, le caractère militaire de la Gendarmerie garantit une présence étendue sur le territoire et une réactivité face à la pluralité des missions dont elle a la charge.

Réponse 2. – Non, aujourd’hui la répartition des zones de compétences semble satisfaisante. Chacun a sa part de responsabilité d’autant plus que les zones d’interventions sont équilibrées : environ la moitié des Français vivent en zone Police et l’autre moitié en zone de Gendarmerie. Chacun a également ses difficultés : la Gendarmerie couvre 95 % du territoire quand la Police arbitre 70 % de la délinquance.

Réponse 3. – Je suis favorable au maintien de l’Inspection générale de la Gendarmerie. Elle est un organe de contrôle interne qui a fait ses preuves, et dont la présence est nécessaire à la conduite des missions du Directeur général de la Gendarmerie nationale. 

Eric Zemmour

Réponse 1. – Mon soutien aux forces de l’ordre sera total, et que je serai toujours aux côtés des gendarmes et des policiers, qui font un métier très difficile. Faire partie de la Gendarmerie est une fierté et s’inscrit dans une grande tradition française, puisque ce corps a joué un rôle de premier plan dans l’histoire de France, notamment sous Napoléon. Je suis favorable au maintien du statut militaire de la Gendarmerie. C’est, entre autres, de ce statut que la Gendarmerie tire sa capacité à mobiliser rapidement des moyens importants. Je ne suis pas favorable à la fusion des forces de police, même si on doit améliorer les synergies. Je veux d’ailleurs aussi simplifier drastiquement la procédure des enquêtes de police et réduire le travail purement administratif.

Réponse 2. – Je ne veux pas révolutionner le système actuel. Il existe des cas concrets d’incohérences manifestes liées à la réalité de la délinquance aujourd’hui. Au cas par cas, ces incohérences doivent être réglées, en concertation avec les élus locaux, les préfets, et naturellement les commandants de groupement. Ma priorité, c’est la lutte contre les criminels et les délinquants, pas les réformes institutionnelles !

Réponse 3. – Je ne souhaite pas supprimer l’IGGN, ni créer une nouvelle structure, mais je refuse le terme de "violences policières". Je veux que cesse cette présomption de culpabilité. Pour les gendarmes et les policiers, j’instaure la présomption de légitime défense, car les forces de l’ordre sont devenues des cibles et doivent pouvoir se défendre sans crainte de poursuites disciplinaires ou pénales.

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