La question d’une éventuelle fusion des deux forces de sécurité a longtemps été l’une des premières à venir sur la table lorsque l’on évoquait le dualisme avec des gendarmes ou des policiers. Pour ces derniers, elle ne semble pourtant plus être à l’ordre du jour.
"En réalité, on ne réfléchit pas trop à une éventuelle fusion depuis le rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur, alors qu’elle pouvait légitiment se poser quand il y avait deux modes de gouvernance", estime la déléguée nationale Unité SGP Police FO, Linda Kebbab.
Quelque part, on est un syndicat de gendarmes
Thierry Clair, secrétaire général adjoint de l’Unsa Police, juge également cette question dépassée, tandis que, du côté d’Alliance Police nationale, le son de cloche est le même, quoique moins catégorique. Le syndicat, il y a quelques années encore, avait convoqué la presse lorsqu’il avait organisé un démarchage pour faire signer des pétitions réclamant la fusion. L’opération avait eu lieu devant la caserne Vérines de la Garde républicaine, à Paris.
Une garantie d’indépendance de la Justice
Mais aujourd’hui, le délégué général Stanislas Gaudon rappelle surtout la difficulté majeure pour qui voudrait mener un tel projet à son terme : son coût élevé : "Si on décide de fusionner, les avantages des uns doivent se combiner avec ceux des autres", avertit-il. Les syndicalistes policiers estiment d’ailleurs que les avancées sociales obtenues par les gendarmes sont souvent à mettre à leur crédit. "On est un syndicat de policiers, mais quelque part aussi un syndicat de gendarmes", lance Thierry Clair. Lorsqu’il envisage une mesure pour les policiers, il confesse calculer le coût de son application aux gendarmes. Ce fut le cas "quand on a demandé une prime pour les CRS montagnards, on a alors pris en compte les gendarmes".