<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les grandes interventions : Djibouti, Marignane, Ponant, Dammartin-en-Goële

Photo : Des gendarmes du GIGN lors d’une cérémonie aux Invalides, autour de leur chef, le général Laurent Phélip. (Photo : MG/L'Essor)

23 août 2022 | Société

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Les grandes interventions : Djibouti, Marignane, Ponant, Dammartin-en-Goële

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Retour sur quatre interventions marquantes pour le Groupe comme pour le grand public. Djibouti – 1976 Une détonation, et cinq terroristes s’effondrent. Le 4 février 1976, au poste frontière de Loyada, qui sépare Djibouti de la Somalie, le GIGN inaugure le tir simultané. Tels des chats guettant patiemment leur proie, les gendarmes d’élite de la […]

Retour sur quatre interventions marquantes pour le Groupe comme pour le grand public.

Djibouti – 1976

Une détonation, et cinq terroristes s’effondrent. Le 4 février 1976, au poste frontière de Loyada, qui sépare Djibouti de la Somalie, le GIGN inaugure le tir simultané. Tels des chats guettant patiemment leur proie, les gendarmes d’élite de la toute nouvelle unité d’intervention de la Gendarmerie sont restés immobiles neuf heures durant, l’œil rivé à la lunette de leur fusil FR-F1. A 180 mètres de là, un bus dans lequel des preneurs d’otages retiennent trente et un enfants âgés de 5 à 12 ans et leurs accompagnateurs.

Le chef des gendarmes, le lieutenant Christian Prouteau, a joué gros. Ses ordres étaient de ne tirer que si un seul terroriste se trouvait dans le bus. Ils étaient pourtant trois au milieu des enfants lorsque, sûre de ses hommes, il a donné le feu vert par radio, en prononçant le mot "zéro". Un pari gagnant. A Djibouti, c’est une première page de la légende du groupe d’élite qui s’est écrite.

Marignane – 1994

Habitués à la discrétion, les gendarmes d’élite du GIGN sont pourtant intervenus sous les yeux du monde entier, le 26 décembre 1994, sur le tarmac de Marignane, l’aéroport de Marseille. Lors de l’assaut, quatre terroristes du Groupe islamique armé (GIA) algérien retiennent en otage 173  passagers et membres d’équipage dans un Airbus d’Air France détourné à l’aéroport d’Alger. Sur l’une des trois passerelles d’aéroport utilisées pour aborder l’appareil, on retrouve, au milieu de ses hommes, le commandant du GIGN, le chef d’escadron Denis Favier. Retranchés dans le cockpit avec trois membres d’équipage, les terroristes ouvrent un feu nourri et lancent des grenades.

Après 20 minutes de fusillade intense – 1 500 balles ont été tirées –, le bilan tombe, et c’est un ahurissant succès : les terroristes sont morts, les otages et les gendarmes sont tous saufs. Certains militaires seront cependant sérieusement blessés dans cette intervention qui reste la plus importante libération d’otages jamais réalisée à bord d’un avion.

Ponant – 2008

Si le GIGN est une unité aéroportée, ce n’est pas pour la frime ou pour améliorer l’ordinaire avec la solde à l’air, mais bien en raison d’impératifs opérationnels. L’opération de libération des otages du Ponant l’a clairement prouvé. Ce voilier français de croisière avait été pris d’assaut par des pirates dans les eaux de la Corne de l’Afrique. Pour épauler les commandos Marines en pointe sur l’opération, le chef du GIGN, le colonel Denis Favier – alors revenu aux manettes du groupe d’intervention pour le réformer –, est tarponné, c’est-à-dire parachuté en mer, où il sera récupéré par un navire de guerre français, le Var.

Les gendarmes d’élite participent aux opérations de négociation, certains sur place et d’autres à Marseille, avec des hommes de la DGSE au siège de la compagnie CMA-CGM, armateur du Ponant. Ce sont aussi des gendarmes du GIGN qui viendront remettre la rançon aux preneurs d’otages. Lorsque tous les otages seront récupérés, les commandos Marine récupéreront une partie de la somme versée et interpelleront certains pirates. Dans cette opération interarmées, le GIGN a tenu toute sa place aux côtés de ses homologues des forces spéciales des armées et de la DGSE.

Dammartin-en-Goële – 2015

Le 7 janvier 2015, la France est frappée d’horreur et de stupeur. Deux hommes armés de Kalachnikov, Saïd et Chérif Kouachi, se sont introduits dans les locaux de l’hebdomadaire Charlie Hebdo, où ils ont commis un massacre. Huit membres de la rédaction trouveront la mort, ainsi qu’un agent chargé de la maintenance, un invité et un policier chargé de la protection de Charb, le directeur de la publication. Un autre policier sera tué dans la rue par les terroristes durant leur fuite.

Trois polémiques qui ont secoué le GIGN

Ils parviennent à disparaître dans la nature mais sont repérés le lendemain matin dans l’Oise. Une vaste opération de recherches est alors menée par des milliers de policiers et gendarmes, à laquelle participent notamment le GIGN et la FIPN (la Force d’intervention de la Police, regroupant le Raid, la BAC-BRI et les GIPN). Le 9 janvier au matin, les frères Kouachi sont repérés dans une imprimerie située dans une zone industrielle de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. Une centaine de gendarmes du GIGN encerclent les lieux.

Le GIGN devient "menant" et la FIPN "concourant", selon la procédure de coordination mise en place entre les deux unités. Lorsque les deux terroristes sortent en tirant et en cherchant à combattre les gendarmes, ils sont touchés respectivement de sept et douze balles par les tireurs d’élite du GIGN. L’unité se servait pour la première fois de son nouveau véhicule Sherpa, un blindé de 13 tonnes qui lui a permis d’atteindre le premier étage du bâtiment où était caché un employé.

Juste après l’assaut, le général d’armée Denis Favier a dit aux gendarmes du GIGN : "Je voudrais vous dire quelques mots, non pas en tant que DGGN, mais en tant qu’ancien patron du GI […]. Ce que vous avez fait ce soir est absolument à inscrire au rang des belles opérations du GI. Je suis particulièrement fier de l’engagement qui a été le vôtre".

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