Avec près d’1,8 millions de vues, la dernière vidéo de l’influenceur Tibo Inshape a fait un carton sur Youtube. Mais que raconte dans ce clip ce culturiste classé numéro 5 au classement des plus importants youtubeurs français avec plus de 8 millions d’abonnés? Cette fois-ci, il s’est intéressé à la mécanique des contrôles routiers de la Gendarmerie. Pendant 14 minutes, Thibaud Delapart, son vrai nom, enchaîne ainsi tests d’alcoolémie et micro-trottoirs auprès d’automobilistes arrêtés par les gendarmes. Un reportage au ton pédagogue, très sobre et positif sur l’action menée par l’Arme en matière de sécurité routière.
Une vidéo dans la lignée de ce que le vidéaste publie sur sa chaîne Youtube, comme par exemple sa visite d’un cimetière canin ou d’un entrepôt Amazon. Mais les plus gros cartons de Tibo Inshape sont liés au fitness, à ses clashs et à ses aventures acrobatiques. Ce n’était cependant pas la première fois que le vidéaste s’intéressait aux gendarmes: “Je vais à l’école de la Gendarmerie”, “Mission extrême à la Gendarmerie”, ou encore “J’infiltre la Gendarmerie criminelle” peuvent ainsi se voir en ligne.
Des vidéos distrayantes mais au statut équivoque
Autant de vidéos distrayantes, bien filmées, avec souvent de l’humour, mais au statut toutefois équivoque. Ce professionnel n’est pas un journaliste et travaille d’abord pour promouvoir sa boutique de produits en ligne. Au risque que ce genre d'immersion soit considéré avant tout comme de la publicité déguisée. Il y a trois ans, Slate avait ainsi signalé que l’Education nationale avait commandé au youtubeur une vidéo pour promouvoir le service national universel. La publication était précédée d’une discrète mention “inclut une communication commerciale”. A l’époque, les clips web du vidéaste se monnayaient entre 20.000 et 30.000 euros.
Dans la dernière vidéo sur les contrôles routiers, il est ainsi bien précisé qu’il s’agit d’une vidéo non sponsorisée. Mais cette mention n’est pas présente dans toutes les vidéos de Tibo Inshape sur les gendarmes. On ignore donc si la Gendarmerie a payé le youtubeur pour la réalisation de certaines de ses vidéos. Ce qui serait une action de communication fructueuse pour l’Arme. Apparaître sur ce genre de chaîne très populaire permet en effet d’accroître sa notoriété et de passer, comme dans la dernière vidéo, un message de prévention important pour lutter contre la consommation de stupéfiants ou d’alcool au volant. Et surtout, même si le youtubeur s’autorise parfois un langage très familier, pas de risque d’avoir des questions qui fâchent…