De la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques aux collaborations avec des artistes pop, les musiciens de la Garde républicaine transcendent leur rôle traditionnel en s’illustrant dans des performances musicales variées, allant de la variété française à la musique électronique.
« Il n’y a pas de sous-culture » pour la Garde républicaine: d’Aya Nakamura à Oasis, en passant par Daft Punk et Jacques Martin, les militaires musiciens multiplient les incursions dans la pop, comme lors de la clôture des Jeux paralympiques, dimanche 8 septembre 2024.
Une haie d’honneur pour la clôture des Jeux paralympiques
Formant une haie d’honneur, une soixantaine d’entre-eux (sur 90) ont accompagné l’entrée des para-athlètes dans le Stade de France au son de grands tubes de variété, des « Champs-Élysées » de Joe Dassin au « I will survive » de Gloria Gaynor.
Lors de la cérémonie d’ouverture des JO, on les avait déjà vus aux côtés d’Aya Nakamura sur le Pont des Arts. Puis, prendre un bain de foule devant le Sacré-Coeur pour une reprise de « Freed from desire » de Gala, hymne prisé des supporters de tous pays.
Lire aussi: Le capitaine Frédéric Foulquier, commandant la musique de la Garde républicaine, répond aux critiques
« Évidemment, notre première activité, c’est le protocole de la République, les cérémonies militaires et les grandes commémorations. Mais c’est aussi de propager la musique, toute forme de musique », expliquait le chef de la musique de la Garde républicaine à l’AFP début août.
Ses musiciens « sont des musiciens comme les autres, ils ne passent pas leur temps à jouer des marches militaires au garde-à-vous. Ils ont tous des formations classiques et ont des goûts très éclectiques », poursuivait le commandant Frédéric Foulquier, en poste depuis 2022.
« Nous sommes un orchestre de batterie-fanfare qui peut aborder tous les genres musicaux possibles et imaginables ou presque », assurait le le gendarme de 57 ans, clarinettiste de formation et altiste à ses heures perdues.
Star des plateaux télé
Pour preuve, avant les Jeux de Paris, la Garde républicaine s’était déjà illustrée avec la reprise de « Don’t look back in anger » du groupe de rock britannique Oasis lors du match de football France-Angleterre au Stade de France en juin 2017, en hommage aux victimes d’attentats perpétrés à Manchester deux semaines plus tôt. Une performance remarquée dans le monde entier qui a inspiré les organisateurs du défilé du 14-Juillet quelques semaines plus tard.
À cette occasion, ses musiciens, mais aussi ceux de l’Armée de l’Air, de l’Armée de Terre et de la Marine, avaient entonné un medley des tubes du duo star de la musique électronique française Daft Punk, sur une chorégraphie millimétrée, sous l’oeil surpris du président américain Donald Trump, invité d’honneur de la parade. Un nouveau moment marquant qui était pourtant loin d’être la première incursion de la Garde républicaine, chargée de missions d’honneur et de sécurité au profit des plus hautes autorités de l’État et du public, dans la culture populaire.
De « Sacrée soirée » à Indochine
« Au début de ma carrière, on participait souvent aux shows télévisés », se remémore Frédéric Foulquier qui a rejoint en 1988 cette branche de la Gendarmerie nationale. Avec ses camarades, il s’est notamment rendu sur les plateaux de « Dimanche Martin », animé par Jacques Martin, ou « Sacrée soirée », présenté par Jean-Pierre Foucault.
Musique, télévision et même cinéma, la Garde républicaine s’invite dans tous les domaines de la pop culture. En avril, elle a participé aux deux concerts symphoniques dédiés aux films de Hayao Miyazaki (« Mon voisin Totoro, « Princesse Mononoké ») donnés par le compositeur japonais Joe Hisaishi à Paris La Défense Arena. Elle collabore par ailleurs régulièrement avec le groupe Indochine depuis 2019 et a notamment pris part à leur grande tournée pour les 40 ans du groupe en 2022, avec un passage remarqué au Stade de France.
Force est de constater que « la musique militaire appartient quelque part finalement un peu à la pop culture », conclut dans un sourire le commandant Frédéric Foulquier.
Par Marine DO-VALE (AFP)
Lire aussi : La Garde républicaine recherche son prochain chef d’orchestre