Après six mois de procès, Maurice Papon (1910-2007) avait été condamné le 2 avril 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité pour son rôle dans l'arrestation et l'organisation de la déportation de 1 690 juifs (dont deux cents enfants) de la région bordelaise vers le camp de Drancy, en région parisienne, antichambre de la mort vers les camps d'extermination.
Une première ouverture des archives, décidée fin mars 2022, concernait les archives publiques de ce procès conservées aux Archives nationales, aux archives départementales de la Gironde et au département des archives, de la documentation et du patrimoine du ministère de la Justice. Un arrêté commun des ministères de la Culture et de la Justice, publié ce vendredi au Journal officiel, étend cette ouverture aux archives conservées dans les fonds du Conseil d'Etat et des cabinets des ministres de la Justice versés aux Archives nationales.
Cette ouverture d'archives, a été rendue publique à l’occasion de la Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité, par Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, et Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture. Elle "parachève donc, précise-ton au ministère de la Justice, l’ouverture anticipée des archives relatives aux procès Papon, car sans cette décision, il aurait fallu attendre encore entre 10 et 50 ans pour avoir accès à ces archives".
L’ensemble des archives des procès Papon est consultable sur présentation d’une pièce d’identité dans les services d’archives conservant ces dossiers. Une liste de tous les documents concernés sera disponible sur le portail national France Archives.
L'ouverture complète des ces archives "va simplifier le travail des historiens pour continuer le travail de mémoire et participer à la lutte contre l’oubli et le révisionnisme", assure le ministère de la Justice.
PMG
(Mise à jour le 30 janvier avec les précisions du ministère de la Justice).