C'est un complot rocambolesque qui aurait pu avoir de fâcheuses conséquences pour le gendarme visé. Heureusement, la justice vient de remettre les pendules à l'heure dans cette histoire. Le tribunal judiciaire de Troyes vient ainsi de condamner un garagiste à un an de prison avec sursis pour usurpation de la plaque, conduite malgré une suspension de permis et recel de violation du secret professionnel.
Avec l'aide d'un gendarme complice, qui a fait l’objet d’une composition pénale à part et qui a quitté l'Institution, le garagiste voulait se venger d'un gendarme d’une brigade motorisée (BMO) située dans l’Aube. A son procès, il a contesté les faits qui lui étaient reprochés, en vain.
Flashé alors qu’il n’est pas au volant
Comme le rappelle L’Est Eclair, tout a débuté le 8 février 2019 quand un motard de la Gendarmerie reçoit une contravention après avoir été flashé par un radar au niveau de la commune de Maizières-la-Grande-Paroisse, au volant de sa Nissan Juke. Le problème est qu’au moment où il est censé avoir été pris en excès de vitesse, le militaire était au travail, tout comme son épouse.
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Une enquête est alors ouverte. Les images montrent un véhicule qui accélère volontairement devant le radar. Il est de la même marque que celui appartenant au gendarme, avec le même numéro d’immatriculation. Toutefois, un détail attire l’attention sur la plaque.
Le logo Grand Est est affiché au lieu du sigle Champagne-Ardenne qui compose celle du gendarme. Il s’agit donc d’une doublette! Les gendarmes finissent par retrouver la trace d’une Nissan Juke, sur le parking d’un garage-concession près de Romilly-sur-Seine.
Le suspect avait déjà été verbalisé
Le dirigeant de la concession attire très vite l’attention des enquêteurs. Auteur de plusieurs excès de vitesse, il avait vu son permis suspendu plusieurs mois en 2018. Or, le gendarme, victime de l’usurpation de ses plaques d’immatriculation, était présent le jour de son dernier contrôle de vitesse avant sa suspension.
La piste de la vengeance prend alors de l’épaisseur. Une perquisition est réalisée dans la concession, mais fautes d’éléments concrets, l’affaire stagne plusieurs mois avant d’être relancée par le témoignage d’un employé qui accable le patron, photos à l’appui.
Avec la complicité d’un gendarme
Les enquêteurs apprennent ensuite que le concessionnaire a été informé du numéro d’immatriculation de la victime grâce à un ami… qui exerce la profession de gendarme et a utilisé le fichier d’immatriculation des véhicules pour trouver la plaque de son propre collègue.
Ce complice connaît très bien la victime. Ils sont même voisins au sein de la même brigade dans l’Aube soulignent nos confrères. Le militaire avait expliqué aux enquêteurs de la brigade de recherches avoir agi par amitié avec le concessionnaire et à sa demande. Le genre de voisins dont on se passerait bien.