Il y aura un commissaire de police, le commissaire général Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du “Raid” élu député en Seine-et-Marne, mais aussi un colonel de gendarmerie ! La parité est respectée!
Seul des quatre gendarmes ou ex gendarmes en lice à avoir gagné son siège de député, Jean-Louis Masson, colonel en retraite de la Gendarmerie a en effet été élu dimanche soir député du Var dans la 3 ème circonscription (Hyères) sous l’étiquette de “Les Républicains”. Il était pourtant en deuxième position au soir du premier tour.
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Arrivé avec plus de 10 points de retard face au candidat Alexandre Zapolski (REM), il a fait une spectaculaire “remontada” pour l’emporter avec 51,38% des voix.
Touché par le cumul des mandats
Le maire de la Garde (Var), était le suppléant du député sortant depuis 10 ans et également vice-président du conseil départemental dont il va démissionner en raison du cumul des mandats.
C’est son suppléant, l’amiral (2S) Alain Dumontet, ancien commandant de la force d’action navale, (Alfan), qui va lui succéder au sein de l”assemblée départementale. Il va également lâcher la mairie de la Garde pour devenir un simple conseiller municipal.
Il n’est pas le premier gendarme député puisque Michel Roussin, ancien officier d’active a été député de Paris furtivement, deux mois seulement en 1993, pour cause de nomination comme ministre de la coopération d’Edouard Balladur.
Sa première visite réservée aux gendarmes
“Preuve – s’il était besoin d’aller en chercher – que 17 ans après avoir raccroché le képi, l’ancien colonel a les galons dans la peau” écrit Var Matin. La Gendarmerie, il l’a effectivement au coeur.
“Depuis 17 ans, je n’ai guère été au contact des gendarmes car la Garde est en zone police, mais je vais les retrouver assure t-il” en annonçant à l’Essor qu’il a décidé de consacrer sa première sortie de député à la Gendarmerie.
Il se rendra à Hyères la semaine prochaine afin de rendre visite à la compagnie, mais aussi au groupement de mobiles ainsi qu’au groupement des forces aériennes.
Le colonel d’active Jean-Louis Masson a quitté l’arme à 46 ans pour se lancer dans la politique alors que, breveté de l’école de guerre, il avait tous les sacrements pour devenir général. “C’est probable” dit -il modestement.
Le serment de venger son père
Mais il avait fait le serment de venger son père, un instituteur devenu maire de la Garde et battu aux élections en 1965 alors qu’il se présentait pour un dernier mandat. Il raconte volontiers cette histoire: “Le lendemain de sa défaite, lorsque je suis arrivé à l’école primaire de la Garde où j’étais en CM2, les élèves, probablement à l’instigation d’un enseignant opposé politiquement à mon père, se sont regroupés en demi-cercle et m’ont hué, dès lors j’ai juré de venger mon père et d’être maire de la Garde”. En 2001, il a arraché cette ville aux communistes et a été réélu sans cesse depuis.
Auteur d’un mémoire sur le dialogue social dans la Gendarmerie.
A l’assemblée qu’il va découvrir ce mercredi matin, il va s’impliquer dans les questions de sécurité intérieure.
“Je pense qu’il faut un véritable Grenelle de la sécurité” lance ce diplômé en études supérieures de sciences -politiques qui a écrit un mémoire sur “le dialogue social dans la gendarmerie nationale“. Il y préconisait la création d’associations. “On peut être conservateur, de droite et être pour le dialogue social” glisse l’ancien gendarme dont le mémoire a été prémonitoire!
Sera t-il la voix des gendarmes à l’assemblée?” assure t-il en réaffirmant “son attachement à la militarité de l’arme et à la nécessaire dualité des forces”.
La défense des gendarmes, il connaît.
Il était en effet aux côtés d’un autre officier le défenseur devant le conseil d’enquête de quatre des cinq officiers impliqués dans l‘affaire des Paillotes.
Et il se souvient bien avoir d’ailleurs obtenu un résultat satisfaisant pour ces officiers dont l’un, le lieutenant-colonel Norbert Ambrosse a connu un destin tragique, tué par un cambrioleur le 24 juin 2007 à Saint-Andeol-le-Chateau.