Au procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne, Guillaume, l’autre gendarme victime, évoqué

Photo : Le palais de justice de Paris, où est installée la salle d'audience de la cour d'assises spéciale de Paris, devant laquelle se termine le procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne (Photo: PMG/L'Essor)

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Au procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne, Guillaume, l’autre gendarme victime, évoqué

par | Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, Société

C'est une autre victime dont on avait jusque là peu parlé. Représenté par son avocate, un gendarme de l'antenne du GIGN (AGIGN) de Toulouse, grièvement blessé au cours de l'assaut du Super U de Trèbes, est partie civile au procès des attentats de Carcassonne et Trèbes. Son parcours et sa blessure ont été évoqués. Le […]

C'est une autre victime dont on avait jusque là peu parlé. Représenté par son avocate, un gendarme de l'antenne du GIGN (AGIGN) de Toulouse, grièvement blessé au cours de l'assaut du Super U de Trèbes, est partie civile au procès des attentats de Carcassonne et Trèbes. Son parcours et sa blessure ont été évoqués.

Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort égorgé par Radouane Lakdim après avoir pris la place de l'otage Julie, employée du supermarché de Trèbes. Frédéric, un CRS qui faisait son footing, avait été atteint auparavant d’une balle au poumon tirée par le terroriste. Guillaume, 34 ans à l'époque des faits, sous-officier à l'AGIGN de Toulouse intervenu lors de l'assaut, a été grièvement blessé, une balle lui ayant tranché l’artère tibiale.

"Guillaume, dit son avocate Me Joëlle Glock, c’est un de ces hommes de l’ombre dont l’intervention se déroule sans caméra. Il se voulait discret en s’interrogeant presque sur sa qualité de victime tant il considère que ce jour là, l’acte du colonel Arnaud Beltrame était immense… et le sien normal". 

"Il rêvait, depuis sa plus tendre enfance", d'intégrer le GIGN. En 2004, à l'âge de 19 ans, il endosse l’uniforme. Il s’accroche à son rêve et en 2014, à 30 ans, il intègre le GIGN. Affecté à l’AGIGN de Toulouse, il apprend à maîtriser les techniques d'intervention auprès de ses "frères d’arme" pour assurer au mieux la sécurité d’otages, celle du preneur d’otage et celle de ses équipiers.

Importante hémorragie

Le 23 mars 2018, son AGIGN est mise en alerte. Un détachement sera à Trèbes 45 minutes plus tard. À cet instant, le négociateur de Satory échange avec Radouane Lakdim. Arnaud Beltrame a déjà pris la place de Julie. Lorsque le top intervention est donné, Guillaume est "effrac" (chargé de l'ouverture de l'accès pour la colonne d'assaut par explosif ou sans explosif).

"Dès la porte ouverte, le vacarme, le bruit des tirs, … et sa jambe qui lâche. Il ne peut se relever. Ses camarades le tirent à l’abri et sa première pensée est pour ses camarades. Où a-t-il commis une erreur? Le terroriste a-t-il fait exploser les bombes artisanales préparées auparavant?", raconte Me Glock. Sa blessure provoque une importante hémorragie qui nécessitera la pose de trois garrots. "Il pense alors à son épouse et à ses enfants. Va-t-il récupérer sa jambe? Son métier?", poursuit son avocate.

Plus tout à fait le même

"Mais le pire reste à venir", il ne sait pas encore qu’Arnaud Beltrame est mort. "Il n'a pas pu sauver l'otage, un camarade". À l’hôpital, sa jambe sera sauvée et il retrouvera ses camarades de l'AGIGN. Pourtant, relève Me Glock, "Guillaume n’est plus tout à fait le même. Il a conservé quelques séquelles d’inconfort, mais il a perdu beaucoup de son insouciance".

"Sa thérapie ce furent ses amis, ses frères d’arme: il va bien, il le doit, on compte sur lui", conclut Me Glock.

PMG

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