Attaque de la gendarmerie de Bastia : les nationalistes corses condamnés, mais pas emprisonnés

Photo : (Photo d'illustration: Tingey / Unsplash)

16 novembre 2024 | Société

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Attaque de la gendarmerie de Bastia : les nationalistes corses condamnés, mais pas emprisonnés

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Les neuf nationalistes corses jugés pour terrorisme après l'attaque de la caserne de gendarmerie de Bastia ont bien été condamnés, mais ils n'iront pas en prison.

Le tribunal correctionnel de Paris a essentiellement prononcé mercredi 13 novembre 2024 au soir, des peines de prison avec sursis à l’encontre des neuf nationalistes jugés pour avoir fomenté un attentat contre une gendarmerie de Bastia, en juillet 2020, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.

La juge a suivi les réquisitions du parquet. Ce dernier avait demandé la condamnation de Jean-Pierre Santini, 80 ans, présenté comme le fondateur et le « cerveau » du groupe, à cinq ans de prison dont quatre ans et dix mois avec sursis. Cette peine lui évite ainsi un retour en prison. De fait, les deux mois ferme ont été effectués en détention provisoire.

Son « bras droit », Pierre Baldacci, 56 ans, a lui écopé de quatre ans de prison dont trois ans et huit mois avec sursis. Là aussi, avec une peine de prison ferme couverte par la détention provisoire.

Les sept autres ont également été condamnés. Leurs peines vont d’un an avec sursis à un an ferme aménagé sous bracelet électronique. Par ailleurs, tous se sont vu signifier une peine d’inéligibilité de 10 ans. Ils auront également leur nom inscrit au fichier des auteurs d’infractions terroristes.

« J’éprouve une relative satisfaction de voir qu’ils n’iront pas en prison, mais je pense que le tribunal leur a accordé une importance excessive alors qu’ils ont plus partagé leur mal-être et leur précarité, plus que leur engagement politique », a réagi Me Jean-François Santacroce, l’avocat de M. Baldacci.

La défense joue la carte de l’amateurisme des nationalistes

Ces neuf hommes étaient poursuivis devant la 16e chambre correctionnelle (en charge des affaires de terrorisme) pour détention d’armes, destruction du bien d’autrui et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme.

L’histoire avait débuté en septembre 2019, avec la création d’un nouveau FLNC (Front de libération nationale corse). Elle s’était terminée un an plus tard, après son plus grand fait d’armes: des tirs sur la gendarmerie de Montesoro, à Bastia, en juillet 2020. Un attentat qui serait passé inaperçu si le groupe d’hommes ne l’avait pas revendiqué le lendemain, cagoulés et en armes.

Au cours des plaidoiries, les avocats de la défense avaient tenté de dédouaner leurs clients. Ils ont notamment appuyé sur leur degré de non-préparation, les qualifiant de « pieds nickelés » ou de « gentils garçons ». Certains de ces apprentis militants indépendantistes avaient en effet commandé en ligne, depuis leurs comptes personnels, les tenues noires et les cagoules portées lors des conférences clandestines. Tout comme les chaises disposées pour le public.

(Avec l’AFP)

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