<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Analyse criminelle : Enquêter à distance sur les crimes de guerre

Photo : Perquisition au domicile d’un criminel de guerre présumé, en 2019. (Photo : Gendarmerie)

23 août 2022 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Analyse criminelle : Enquêter à distance sur les crimes de guerre

par | Société

Ces analystes de l’OCLCH travaillent au profit des enquêteurs de l’Office. En France, un gendarme ou un policier saisis d’un crime travaillent à partir d’une scène de crime, d’un corps, d’indices et de témoignages.

Le gendarme de l'OCLCH enquête à plusieurs milliers de kilomètres

Rien de tout cela pour le gendarme de l’OCLCH, qui enquête à plusieurs milliers de kilomètres d’un crime de guerre, d’un génocide ou de tortures, sans disposer de tous ces éléments. Si ce n’est du témoignage de victimes ou de réfugiés en France. Il a donc besoin d’une analyse de la situation géopolitique au niveau criminel de la région et de la localisation des crimes, du service d’Etat ou de la milice soupçonnés.

C’est le rôle de l’analyste, explique un officier, docteur en sciences religieuses. Ainsi l’analyse d’un groupe terroriste en Irak ou en Syrie se déroulera à la lumière de données recueillies : religion (sunnite ou chiite), discours des chefs religieux ou des dirigeants du califat, image de l’Occidental ressenti comme un croisé.

La religion est clé

"La religion reste la clé de compréhension de tous ces groupes terroristes et du contentieux des crimes de guerre et des génocides." L’enquêteur "doit absolument maîtriser le contexte, la zone et la période du crime, pour ne pas passer à côté de quelque chose lors de l’interrogatoire du suspect". L’analyste, lui, recueille près de 80 % de ces données sur des sources ouvertes (Internet), auprès de témoins ou d’ONG.

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Pour autant, il doit s’interroger sur la crédibilité des sources ouvertes. En ayant toujours en tête la fameuse règle ABC des policiers et des journalistes britanniques (Accept nothing, Believe nobody, Confirm everything, N’acceptez rien, ne croyez personne, confirmez tout). Tous habilités au secret défense, les analystes de l’OCLCH s’efforcent également de décrypter l’idéologie des auteurs des crimes de masse. "Nous n’avons pas affaire à de simples barbares, mais à des individus qui ont commis ces crimes par religion ou par obéissance à une structure étatique".

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