Il avait découvert les armuriers de la Garde dans un livre, il a su de suite que c’était ce qu’il voulait faire. Passionné par les sabres, Sylvain Pintus a donc été voir des recruteurs de la Gendarmerie pour savoir comment réaliser son rêve. Ils l’ont orienté vers des études techniques, qu’il a menées dans le domaine de la microtechnique.
Il connait le matériel sur le bout des doigts
"Il y avait beaucoup d’usinage et de mécanique de précision", se souvient-il aujourd’hui, à 38 ans, maréchal des logis-chef dans son atelier de la caserne Vérines, à Paris. Il est désormais armurier, pyrotechnicien et fourbisseur d’armes de la Garde. Il s’occupe à la fois des armes à feu, des grenades explosives et munitions, ainsi que des armes blanches – sabres, épées, lances et baïonnettes.
Si le métier de fourbisseur le passionne, c’est qu’il travaille sur du matériel historique qu’il connaît sur le bout des doigts. Il peut d’ailleurs lire un sabre comme un livre d’histoire, la forme d’un coq lui révélant si l’arme a été construite sous le Premier ou le Second Empire, tandis que les poinçons de ses prédécesseurs lui donnent la liste des restaurations successives.
Casquier de la Garde républicaine : le gardien d’un patrimoine centenaire
Une exigence de rendu
Son côté perfectionniste s’accommode bien de l’exigence autour des produits sortant de son atelier. "Nous n’avons pas de cadence à respecter, mais nous devons avoir le rendu le plus parfait possible", note-t-il. Un exemple parmi tant d’autres ? Il fabrique lui-même le brou de noix qu’il utilise pour teindre la peau de chèvre qui recouvre la poignée des sabres. Il peut ainsi se passer de l’alcool présent dans les produits grand public, qui finit par tacher les gants blancs des gardes.