Quelque « 80.000 gendarmes et policiers » seront mobilisés mercredi 10 septembre 2025 pour éviter tout débordement dans le cadre du mouvement social « Bloquons tout », a annoncé lundi soir Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur bientôt démissionnaire.
« On ne tolérera aucun blocage, aucune violence, aucune action évidemment de boycott », a ajouté sur France 2 Bruno Retailleau. Alors que le Premier ministre François Bayrou n’a pas obtenu la confiance des députés ce 8 septembre et va présenter sa démission, le ministre de l’Intérieur prépare la réponse des autorités face au mouvement à venir. Il doit ainsi réunir ce mardi matin l’ensemble des préfets pour évoquer la mobilisation du 10 septembre.
« Le dispositif est absolument massif », a dit le ministre. Outre les forces mobiles, « une petite trentaine d’hélicoptères », des drones, des engins lanceurs d’eau seront déployés. Sans oublier les Centaures, les nouveaux véhicules blindés polyvalents de la Gendarmerie.
La crainte d’actions violentes pour le 10 septembre
M. Retailleau, également président des Républicains, a vivement critiqué La France insoumise (LFI) et son leader Jean-Luc Mélenchon lors de l’émission. Il les accuse de vouloir « souffler sur les braises de l’exaspération de la colère des Français ». Les insoumis « veulent créer un climat insurrectionnel », a-t-il dénoncé.
Analysant la genèse et l’évolution du mouvement du 10 septembre, le ministre a observé qu’« au départ, il y a eu une mobilisation citoyenne ». Mais celle-ce « a été depuis confisquée et détournée ». Puis « ça a été une radicalisation » par « la mouvance d’extrême gauche », a-t-il poursuivi. « On sait que ces groupuscules sont déterminés. Ils sont organisés et l’ultragauche est ultraviolente », a développé Bruno Retailleau. Le ministre affirme donc craindre des actions violentes mercredi.
Les autorités s’attendent mercredi à des actions diverses sur tout le territoire : blocages de gares, de raffineries, d’axes de circulation, opérations de sabotages de radars automatiques et manifestations classiques.
Consigne de fermeté
Les services de renseignements soulignent la difficulté à anticiper ce que sera ce mouvement « horizontal » et sans chef. « Chacun fait ce qu’il veut » dans un contexte de « grogne et de colère », avait noté auprès de l’AFP une source sécuritaire en fin de semaine dernière.
Les policiers et gendarmes mobilisés « auront une consigne très claire, c’est la fermeté ». « Ils devront interpeller au maximum » en cas de délits soupçonnés, a assuré lundi soir Bruno Retailleau.
« Quand il y a des cortèges, on les accompagnera parce que c’est un droit constitutionnel de manifester tranquillement. Mais on ne supportera vraiment aucune violence ni débordement », a-t-il prévenu.
Interrogé sur les propos de Bruno Retailleau, Jean-Luc Mélenchon a estimé que « le ministre de l’Intérieur est en guerre contre le peuple français ». « Je le dis les yeux dans les yeux à tous ceux qui m’écoutent: ne faites rien d’autre que des choses qui soient maîtrisées et calmes », a également lancé le leader LFI sur France 2.
(Avec l’AFP)
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