Un gendarme a été condamné, le 5 février 2025, à une peine de dix mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Senlis pour homicide involontaire. Lors d’une intervention, il avait mortellement renversé un homme de 82 ans qui traversait sur un passage protégé. Selon Le Parisien, l’accident s’est produit le 18 décembre 2023, à Senlis, vers 16h00. Les gendarmes venaient d’être sollicités pour porter secours à un agent de sécurité de la plateforme logistique d’Amazon située près du lieu de l’accident.
L’enquête établira plus tard que le véhicule Peugeot Partner de la gendarmerie roulait entre 66 et 75 km/h au lieu des 50 km/h autorisés. Au même instant, le retraité était en train de se promener. Violemment percutée, la victime, polytraumatisée, n’a pas pu être réanimée malgré l’intervention immédiate des gendarmes, d’une infirmière et d’une pharmacienne.
A l’audience, il n’a pas su expliquer le déroulement de l’accident. « Je me refais la scène en boucle… Je ne comprends pas comment ça a pu arriver ».
Les analyses toxicologiques réalisées sur le gendarme se sont révélées négatives. Confiée à la section de recherches d’Amiens (Somme), l’enquête a mis en lumière le manque de visibilité à cet endroit quand la nuit commence à tomber. Elle a aussi permis d’établir que l’avertisseur lumineux était bien activé, mais pas l’avertisseur sonore. Le Courrier picard explique également que le piéton avait été signalé par l’un des passagers, et le conducteur ne l’aurait pas vu. Aucune défaillance technique n’a été relevée sur le véhicule.
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Le militaire déjà suspendu quatre mois
« Les gendarmes sont autorisés à déroger à certaines obligations mais sans mettre en danger les autres usagers de la route », a rappelé Loïc Abrial, le procureur de la République de Senlis à l’audience. Il a requis douze mois de prison avec sursis à l’encontre du gendarme.
Le tribunal a finalement retenu le « caractère d’urgence de l’intervention ». Les magistrats ont regretté « le manque de vigilance du gendarme face aux circonstances ». Ils l’ont condamné à dix mois de prison avec sursis. En plus de cette condamnation, le gendarme a écopé d’une suspension de permis pour douze mois. Déjà suspendu quatre mois après les faits, il fait toujours l’objet d’une enquête administrative en interne.
Le militaire, qui agissait dans l’exercice de ses fonctions, ne sera pas poursuivi au civil. L’Etat indemnisera la famille de la victime. Le montant sera fixé lors d’une audience en mai 2025. 45 000 euros ont été demandés pour le préjudice subi.