Alors que les vols vont reprendre partiellement mercredi 5 juin au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Nouméa, de nombreux points de blocage des indépendantistes persistent ainsi que les agressions contre les gendarmes et les policiers. Un gendarme mobile a ainsi été sérieusement blessé ce mardi 4 juin en tombant dans une bouche d'égout piégée, au fond de laquelle avaient été disposés des fers à béton sur lesquels le militaire s'est empalé. Les faits ont eu lieu à Dumbéa, à une vingtaine de km au nord de Nouméa. Dans ce secteur, deux fusillades opposant les gendarmes et indépendantistes avaient eu lieu le jeudi 30 mai et le lundi 3 juin.
Empalé au niveau du tibia
Le procureur de Nouméa Yves Dupas a annoncé qu'une enquête pour tentative d'homicide volontaire était ouverte à la suite de cette dernière agression. Elle a été confiée à la brigade de recherches de Nouméa. Selon le magistrat, le gendarme est tombé dans la bouche d'égout en marchant sur des branchages placés par dessus pour masquer l'ouverture, dont la plaque avait été retirée.
Au fond de la bouche d'égout à une profondeur de 1,20 mètre, des fers à béton (longue barre d'acier, plus ou moins épaisse, utilisée pour la confection de béton armé) de 2 mm de diamètre avaient été installés à la verticale pour former des pieux. Le gendarme, a précisé Yves Dupas, s'est alors empalé au niveau du tibia d'une jambe. Un de ces pieux métalliques est passé entre son gilet pare-balles et son gilet de corps qui a été percé mais sans pénétration, grâce à la plaque en kevlar du gilet pare-balles.
Un piège utilisé durant la guerre d'Indochine
Au total, 191 gendarmes et policiers ont été blessés depuis le début des troubles le 13 mai, rappelle le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. Sept personnes sont mortes depuis le début des troubles, dont deux gendarmes mobiles.
La bouche d'égout piégée des indépendantistes kanaks est un avatar des pièges conçus par le Vietminh contre les soldats français, puis par le Vietcong contre les soldats américains. Un trou, creusé de quelques dizaines de centimètres dans le sol, était recouvert de feuillages. Lorsque le soldat posait le pied a cet endroit, il s'enfonçait avant d'être transpercé par de vieux clous rouillés ou des morceaux de bambou effilé enduits de poison.
PMG (avec l'AFP)
Fusillade gendarmes/indépendantistes en Nouvelle-Calédonie : deux hommes blessés