Deux hommes, qui faisaient partie d'un groupe d'inconnus ayant tiré sur des gendarmes, ont été sérieusement blessés lundi par balles lorsque ceux-ci ont riposté, à une soixantaine de km au nord de Nouméa, a annoncé le procureur de la République Yves Dupas. Il a précisé avoir ouvert une enquête, confiée à la section de recherches de Nouméa, pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique", ajoutant que "les enquêteurs procèdent également à l'audition des gendarmes ayant fait usage de leur arme".
Les faits se sont déroulés à 16h05 locales (07h05 à Paris) dans le secteur du col de la Pirogue à Païta, point névralgique sur la route menant de Nouméa à l'aéroport international de la Tontouta, longtemps bloquée par les indépendantistes.
Selon le procureur, des gendarmes au repos circulaient à bord d'un véhicule de location quand, après le passage d'un barrage, leur véhicule "a été délibérément percuté par l'arrière, par un véhicule de type pick-up".
Selon les informations de L'Essor, ce véhicule était le second d'un convoi de deux véhiucles de location, la première avec trois gendarmes mobiles à son bord et la seconde à l 'arrière avec deux autres gendarmes. Ils revenaient à La Tontouta où ils sont casernés après une sortie à Nouméa. Bien qu'en civil, ils étaient porteurs de leur arme de service. Depuis les attentats de 2015, les gendarmes et les policiers en repos sont en effet autorisés à conserver leur arme de dotation.
C'est donc le second véhicule qui a été percuté par l'arrière. Après la collision, plusieurs hommes armés ont ouvert le feu en sa direction, conduisant les deux occupants à faire usage de leur arme de service, "dans une action de riposte", a précisé le magistrat, expliquant qu'un agresseur a été blessé à la tête et un autre au bras et que le véhicule ayant heurté les gendarmes a pris la fuite et n'a pas été retrouvé.
La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT, indépendantistes), de Païta a accusé "les milices", assurant ce sont des automobilistes qui ont profité du déblaiement de la route par les forces de l'ordre pour passer "à vive allure en ouvrant le feu avec des balles réelles sur nos jeunes positionnés aux abords de la route".
"Les informations diffusées ce soir par le relais CCAT Pwoyta (Païta en langue kanak ajië, ndlr) sur cette affaire ne correspondent aucunement aux constatations faites et aux premiers actes d'enquête", a démenti le procureur dans son communiqué.
Jeudi, un homme avait été grièvement blessé par le GIGN dans une fusillade à Dumbéa, dans le Grand Nouméa. Depuis le début de la crise et des émeutes en Nouvelle-Calédonie, le 13 mai, sept personnes ont été tuées par balles, dont deux gendarmes, lors de fusillades.
PMG (avec l'AFP)
Nouvelle-Calédonie : visé par des tirs, le GIGN riposte et blesse grièvement un tireur