Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé vendredi 8 septembre 2023 la création d'une "unité d'investigation nationale" sur "le modèle de la CRS 8", cette unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, pour combattre le trafic de drogue.
Dans une interview au Parisien, le ministre de l'Intérieur estime qu'il faut "être beaucoup plus offensifs dans le domaine de l'investigation, sur les enquêtes, malgré le travail incroyable des services d'investigation". "Il faut contenir la pieuvre. C'est la bataille de Stalingrad", s'est-il exclamé.
Mais Gérald Darmanin ne donne aucune indication sur la manière dont cette unité fonctionnera, sur la façon dont son action s'articulera avec l'Office anti-stupéfiants (Ofast), dédié à la lutte contre le trafic de drogue, qui a lui déjà une compétence nationale et dispose d'antennes locales.
La nouvelle unité, composée "d'une centaine d'effectifs mêlant policiers et gendarmes", sera opérationnelle dans "les prochaines semaines", a-t-on précisé dans l'entourage de M. Darmanin. Il s'agit, a-t-on expliqué, de pouvoir projeter durant plusieurs semaines ces enquêteurs dans une ville, un endroit, où le trafic est prégnant, comme le gouvernement le fait avec la CRS 8 pour "nettoyer les points de deal" comme à Nîmes, récemment.
"Avec des chiens, des enquêteurs spécialisés dans le blanchiment, des moyens technologiques, ces enquêteurs viendront en appui des services locaux pour mener des opérations d'envergure, soit en réaction soit en prévention", fait valoir le ministre dans Le Parisien. "C'est aller au-delà, insiste-t-il, du nettoyage d'un point de deal car il s'agit là de démanteler des réseaux et de définir des cibles". "Notre enjeu, dit-il, c'est de poursuivre le renforcement de la filière judiciaire pour agir en profondeur et mettre ces criminels hors d'état de nuire durablement".
Cette annonce intervient dans un contexte de recrudescence des règlements de comptes sanglants, principalement à Marseille mais également dans des villes, comme Nîmes, jusque-là peu réputées pour être en proie à des batailles de territoires. Selon le décompte de l'AFP début septembre, une quarantaine de personnes ont été tuées à Marseille sur fond de guerre de territoires entre trafiquants depuis le début de l'année 2023, dont une dizaine pour le seul mois d'août, soit bien au-delà des 31 morts par balles "liés aux stups" recensés par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône pour l'ensemble de 2022.
(Avec l'AFP)
Coup de filet des gendarmes dans une affaire de règlement de comptes