<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Pourquoi le nouveau blindé Centaure n’est-il pas déployé en Nouvelle-Calédonie ?

Photo : Le Centaure, nouveau véhicule blindé de la Gendarmerie présenté au mois d'octobre 2024 au Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM) à Satory (Photo - M.GUYOT/ESSOR)

29 mai 2024 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

Pourquoi le nouveau blindé Centaure n’est-il pas déployé en Nouvelle-Calédonie ?

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Agile, climatisé, fortement armé et muni de systèmes d'observation et de détection sophistiqués, le nouveau véhicule blindé de la gendarmerie mobile, aurait toute sa place en Nouvelle-Calédonie aux côtés des vénérables VBRG. Mais, pour le moment, il n'y a pas de Centaure en Nouvelle-Calédonie où ce Blindé d'intervention polyvalent de la Gendarmerie (VIPG) aurait pourtant toute sa place.

Interrogé par L'Essor sur la possibilité d'envoyer ce blindé sur le Caillou, la direction de la Gendarmerie n'a pas souhaité répondre. Seul élément, un article de site officiel de l'Arme Gendinfo, consacré le 23 mai à la Nouvelle-Calédonie, précisait que "la livraison anticipée des véhicules Centaure, initialement prévue dans le courant de l’été 2024 en Nouvelle-Calédonie, est à l’étude".

Les 90 véhicules du programme Centaure (2021-2025) doivent être répartis par tiers. Les 30 destinés à la région parisienne sont pratiquement tous déjà arrivés. 30 autres sont en cours de déploiement dans le reste de la métropole, tandis que les 30 derniers doivent rejoindre l'outre-mer dans les prochains mois.

Deux jours ou cinq semaines

Il serait possible d'accélérer le déploiement de Centaure en Nouvelle-Calédonie mais il y aurait deux étapes indispensables. La première est la formation des équipages (pilote et tireur) d'une durée de quatre semaines à Satory. La seconde est l'acheminement de cet imposant blindé de 14,5 tonnes entre la métropole et Nouméa. Soit par avion cargo, avec un Airbus 400 M de l'armée de l'Air et de l 'Espace – à condition que les 3,82 mètres de haut du Centaure puissent rentrer dans la soute – ou, à défaut par un Antonov affrété : une solution très rapide (48 heures) mais très coûteuse. Soit par voie maritime dans la cale d'un navire roulier : moins onéreux mais très long (cinq semaines).

Actuellement selon les informations de L'Essor, la gendarmerie mobile dispose en Nouvelle-Calédonie d'une douzaine de véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG) opérationnels, des engins solides et rustiques mais conçus il y a plus de soixante ans. Elle met en oeuvre également des véhicules de l'avant blindés (VAB), cédés par l'armée de Terre, dont le blindage et l'isolation ont été renforcés. Ces deux types de blindés font face à des tirs d'arme de fort calibre, comme des fusils de chasse au gros gibier. Un gendarme d'une antenne du GIGN (AGIGN) a été légèrement blessé la semaine dernière par une munition qui a traversé le blindage du VBRG à l'intérieur duquel il se trouvait.

Le Centaure, successeur du VBRG ne manque pas d'atouts. Il est très agile, peut emporter trois opérateurs et sept gendarmes (ou une équipe médicale avec tout son matériel), en ambiance climatisée, une plus appréciable en Nouvelle-Calédonie avec son climat océanique tropical. Il peut pousser un bus à vide de 12 tonnes sur un barrage et franchir des zones peu praticables. Il est équipé de caméras, capables de voir, y compris de nuit, à des distances de 3 à 9 km. D'autres caméras lui permettent une vision à 360 °. Avec ses capteurs, il détecte l'origine des tirs qui le visent et évalue leur calibre. Un lance-grenades téléopéré depuis l'intérieur du blindé, autorise des tirs en série, allant du coup par coup à des salves jusqu'à 30 grenades lacrymogènes. Enfin une mitrailleuse de 7,62 mm peut être montée, également sur le toit, pour faire face à des groupes armés.

Pierre-Marie GIRAUD

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