<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Manifestations contre la vie chère en Martinique: 12 gendarmes blessés dans une nuit de violences

Photo : Scène de violences urbaines en Martinique (Photo d'archive: ComGend Martinique)

10 octobre 2024 | Opérationnel

Temps de lecture : 3 minutes

Manifestations contre la vie chère en Martinique: 12 gendarmes blessés dans une nuit de violences

par | Opérationnel

12 gendarmes ont été blessés, dont un par balle, dans le cadre d'un mouvement contre la vie chère qui secoue la Martinique depuis septembre.

La tension est montée d’un cran dans la nuit de mercredi à jeudi 10 octobre 2024 en Martinique, où des barricades enflammées ont été installées dans plusieurs communes, des magasins brûlés et douze gendarmes blessés, dont un par balle. Depuis septembre, cette île des Antilles françaises est marquée par un mouvement contre la vie chère, thématique récurrente dans la région, qui a dégénéré avec des violences urbaines.

Douze gendarmes blessés dont un par balle

La situation s’était calmée ces dernières semaines mais des incidents ont éclaté lundi entre les CRS et des militants contre la vie chère qui menaient une action de blocage au Lamentin, près du chef-lieu Fort-de-France. Depuis, des violences urbaines sont à nouveau recensées chaque nuit. « Douze gendarmes ont été légèrement blessés, dont un par balle », dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué à l’AFP une source préfectorale, précisant que ce bilan était provisoire en raison d’« interventions en cours » pour reprendre le contrôle de « barricades enflammées sur l’île », notamment à Case-Pilote (côte ouest) et à Schoelcher.

Selon cette même source, « au moins trois magasins ont été incendiés » sur l’île alors que plusieurs feux sur des parcs automobiles ont été enregistrés, dont un sur le port où sont garés les véhicules neufs importés en Martinique.

À 02h00 locales (08h00 à Paris), de fortes détonations se faisaient toujours entendre à Schoelcher, une commune mitoyenne de Fort-de-France, selon un journaliste de l’AFP. 

De nombreuses vidéos de ces émeutes circulaient sur les réseaux sociaux, montrant notamment une barricade enflammée sur la rocade de Fort-de-France et des jets de projectiles visant les véhicules tentant de la contourner.

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Au Carbet, quatre gendarmes blessés et un bâtiment incendié

Le principal point de tension de la journée de mercredi avait été la commune du Carbet (nord), où « quatre gendarmes ont été légèrement blessés » alors qu’ils effectuaient, avec succès, une opération de levée de barrage, a précisé à l’AFP la préfecture. Un bâtiment municipal, servant de poste avancé à la toute nouvelle brigade territoriale mobile basée dans la commune, a en outre été totalement incendié.

Les forces de l’ordre et les manifestants s’étaient fait face dès 06h00 du matin mercredi, au niveau de ce barrage installé sur la RN2, l’axe principal reliant le nord-ouest de la Martinique et le centre de l’île, bloquant des centaines de véhicules.

« La gendarmerie, avec l’appui du maire, a tenté, toute la matinée, par le dialogue et la discussion, de progressivement faire lever ce point de blocage. Face à l’agressivité de certains individus, (…) qui les ont bombardés de projectiles, les gendarmes ont fait usage de la force », a indiqué la préfecture dans un communiqué.

Les protestataires avaient installé ce barrage dans le cadre d’une opération « île morte » lancée par plusieurs organisations militantes et syndicales, dénonçant notamment « les violences exercées par (les policiers de la) CRS 8 » lundi, contre des militants anti-vie chère bloquant un important axe routier du Lamentin. Plusieurs opérations escargot ont été menées sur les routes de l’île avant de converger vers le centre-ville de Fort-de-France mercredi à la mi-journée, a constaté un journaliste de l’AFP.

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Une cinquième table ronde pour présenter le plan d’action contre la vie chère

Le mouvement contre la vie chère a été lancé début septembre par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif citoyen, qui exige un alignement sur l’Hexagone des prix des produits alimentaires qui sont 40% plus chers en Martinique. Les violences urbaines qui en ont découlé avaient amené la préfecture à instaurer un couvre-feu nocturne, désormais levé, dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin.

Quatre tables rondes ont été organisées par les autorités depuis le début de la crise, sans issue jugée satisfaisante par les protestataires. Une cinquième est prévue jeudi afin « de présenter le plan d’action » des autorités, a annoncé la préfecture mardi.

La Gendarmerie est en première ligne en ce moment dans les outre-mer. La Guadeloupe a ainsi connu des blocages et des violences urbaines mi septembre, pour lesquels une dizaine de suspects ont été interpellées et placées en garde à vue le 3 octobre. De son côté, la Nouvelle-Calédonie est frappée par de violentes émeutes depuis le mois de mai. Après deux mois de fermeture, la route de Saint-Louis, seul accès au sud de l’île, a été rouverte par les autorités qui ont dû la refermer quelques heures après en raisons de nouvelles violences.

La situation en Nouvelle-Calédonie a nécessité un tel envoi de renfort que le ministère de l’Intérieur a mentionné les « événements en Nouvelle-Calédonie » parmi les trois raisons justifiant l’incapacité de la Gendarmerie à payer ses loyers.

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Les deux autres raisons sont une « insuffisance initiale de crédits », et le « paiement des dépenses liées à la sécurisation » des Jeux olympiques qui « n’avaient pas été évaluées à leur juste niveau ».

 Avec Karl LORAND (de l’AFP)

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