Les gendarmes sortent le Taser lors d’une partie de crêpes

Photo : Un ex-gendarme a été condamné à deux ans de prison avec sursis après la mort d'un jeune homme pour avoir fait usage de son pistolet à impulsion électrique (PIE) Taser (photo archives : L'Essor)

12 septembre 2021 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

Les gendarmes sortent le Taser lors d’une partie de crêpes

par | Opérationnel

Un retraité, habitant la commune de Vertou en Loire-Atlantique, a été condamné le 8 septembre dernier à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes. L’homme, âgé de 60 ans, a été reconnu coupable d’avoir "menacé de mort" les gendarmes venus à la rescousse de son épouse le 5 avril dernier […]

Un retraité, habitant la commune de Vertou en Loire-Atlantique, a été condamné le 8 septembre dernier à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes. L’homme, âgé de 60 ans, a été reconnu coupable d’avoir "menacé de mort" les gendarmes venus à la rescousse de son épouse le 5 avril dernier alors qu'il était en possession d'un couteau de cuisine. Il devra aussi accomplir un stage de sensibilisation aux violences conjugales : c'est sa femme qui avait sollicité les militaires pour des violences conjugales. Sur le plan financier, il devra payer 500 € de dommages et intérêts à chacun des deux militaires qui s'étaient constitués parties civiles et 127 € au Trésor public pour les frais générés par son procès.

Il a menacé de mort les militaires

Le 5 avril dernier, les gendarmes avaient dû en fait faire usage de leur pistolet à impulsions électriques ce matin-là, vers 10h, quand ils s'étaient présentés dans cette maison à Vertu : le prévenu – jusqu'alors inconnu de la justice – "vociférait", avait "pointé la lame" de son couteau en céramique en leur direction et avait promis de "tuer" ces "cons" et "guignols".
Le sexagénaire était en fait "à la limite du burn-out", d'après lui : sa femme venait de demander le divorce et il n'était "pas invité" à un repas avec ses enfants et petits-enfants en ce week-end pascal.

Il tenait le couteau "pour mettre du beurre dans la poële"

A la barre du tribunal correctionnel de Nantes, l'homme a dit "ne pas savoir" pourquoi les gendarmes l’avaient "tasé" ce jour-là. En ce lundi de Pâques, il était "en train de faire des crêpes" dans la cuisine et tenait un couteau de 27 cm de long "pour mettre du beurre dans la poële".  Le sexagénaire a aussi justifié sa "rébellion" ultérieure par le fait qu'il "venait juste de se faire opérer du canal carpien", que les gendarmes "n'ont pas fait gaffe" et qu'il avait donc "hyper mal". Une explication "bizarre", selon le président du tribunal correctionnel de Nantes. "D'habitude, quand on a mal, on a plutôt tendance à ne pas bouger pour ne pas souffrir plus."

L'épouse a finalement renoncé à demander le divorce

Depuis son appel aux gendarmes, l'épouse du prévenu a renoncé à sa procédure de divorce. Elle ne s'est pas non plus constituée partie civile lors de l'audience. Elle avait pourtant une "marque rouge au niveau de l'oeil gauche", selon les militaires, et s'était "immédiatement placée en sécurité" auprès d'eux à leur arrivée.

"On est un peu le dernier rempart de la République", a soufflé l'un des deux gendarmes. "J'espère que ça se passera bien pour eux, et qu'on ne sera pas obligés d'intervenir de nouveau." "C'est la première et unique fois que j'ai dû me servir de mon pistolet à impulsions électriques, en vingt ans de carrière", a complété son collègue. "Moi aussi je suis père de trois enfants, et cela ne fait pas partie de mes attributions de me prendre un coup de couteau."

Une nouvelle association, Eunomie, s’invite dans la contestation du temps de travail

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi