Les gendarmes savent détecter les logiciels espions dans les téléphones

Photo : Les gendarmes peuvent déterminer si un logiciel est présent dans le téléphone afin d'espionner son propriétaire (photo : L'Essor)

10 décembre 2022 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

Les gendarmes savent détecter les logiciels espions dans les téléphones

par | Opérationnel

Pour lutter contre les violences intrafamiliales, il est désormais possible pour les gendarmes de vérifier si un logiciel espion est présent sur un smartphone. Il s’agit, pour le moment, d’une première expérimentation. Selon BFM TV, ce dispositif appelé "Détecter un logiciel espion" est utilisé dans plusieurs brigades de gendarmerie des Yvelines. Des logiciels d'espionnage facilement […]

Pour lutter contre les violences intrafamiliales, il est désormais possible pour les gendarmes de vérifier si un logiciel espion est présent sur un smartphone. Il s’agit, pour le moment, d’une première expérimentation. Selon BFM TV, ce dispositif appelé "Détecter un logiciel espion" est utilisé dans plusieurs brigades de gendarmerie des Yvelines.

Des logiciels d'espionnage facilement trouvables sur internet

Avec cet outil, les gendarmes peuvent donc détecter si le (ou la) conjoint(e) est espionné(e), avec un logiciel ou une petite application, facilement téléchargeable sur internet, installé dans son téléphone. Cette pratique illégale est inquiétante pour les gendarmes, surtout dans le cadre de violences intrafamiliales. "Nous avons de plus en plus de personnes qui ont des suspicions", a expliqué Arnaud Conchaudron, référent sûreté pour le Groupement de gendarmerie départementale des Yvelines, dans l’émission Tech&Co.

Refuser de donner le code de déverouillage de son téléphone lors d’une enquête peut être un délit

Une réponse en quelques minutes

Développée par le groupe La Poste, cette tablette bénéficie d’une solide expertise en matière de cybersécurité. La preuve : elle est mesure de détecter des comportements anormaux sans se connecter au smartphone ni même en y installant un quelconque programme.  

En quelques minutes, la tablette permet de savoir si un logiciel espion est installé sur l’appareil. Seules les données qui sortent du téléphone en wifi sont analysées. Par exemples, il est possible de savoir si une photo prise avec le téléphone va être stockées aussi sur un serveur extérieur, ou bien si un SMS part dans plusieurs directions. Ces signaux permettent ainsi de constater la présence d’un logiciel malveillant.

 Trouver des preuves pénales

Ces analyses peuvent ensuite déboucher sur des poursuites judiciaires, comme le confirme Vincent Roche, responsable des gendarmes des Yvelines. "Analyser le téléphone d'une victime, c'est apporter des éléments de preuves pénales qui permettront de confondre les auteurs et de la conforter dans son statut de victime", explique-t-il à nos confrères.

Ce dispositif est expérimenté depuis juin 2022. Il permet notamment de rassurer en cas de suspicion dans le cadre de violences intrafamilialles. En quelques mois, les gendarmes ont utilisé cette tablette environ 200 fois selon Arnaud Conchaudron, qui ajoute : "le taux de compromissions reste assez faible". L’expérimentation pourrait bientôt être étendue aux entreprises et dans certains bureaux de poste des Yvelines. Cette technique pourrait également un jour être utilisée dans les établissements scolaires. Difficile, enfin, d’imaginer qu’elle ne soit rapidement développée et utilisée par toutes les brigades de gendarmerie de France.  

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