Le parquet de Nantes a annoncé, ce mercredi 22 octobre 2025, la mise en examen d’un octogénaire et d’une sexagénaire qui séquestraient depuis cinq ans une femme de 45 ans. Les faits ont eu lieu à Saint-Molf, une commune rurale de 2.800 habitants, à une trentaine de kilomètres de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Le couple, qui a retenu cette quadragénaire, vient d’être mis en examen pour « séquestration avec torture ou actes de barbarie ».
Le procureur de la République de Nantes Antoine Leroy a tenu à saluer « la qualité des investigations et de l’enquête » menée par les gendarmes qui ont mis fin à cette situation. Le magistrat a relaté cette affaire sordide dans un communiqué.
De la bouillie mélangée à du liquide vaisselle
Le 14 octobre 2025, vers 21h30, une femme « dévêtue en grande partie » vient frapper à la fenêtre d’une maison de Saint-Molf. Elle se dit séquestrée depuis cinq ans dans la maison voisine occupée par un homme âgé de 82 ans et une femme de 60 ans. La victime raconte avoir initialement occupée le logement en colocation avec la femme. Elle avait été ensuite mise dans une tente dans le jardin. Puis enfermée dans le garage quand l’homme était venu vivre au domicile.
Cette quadragénaire vivait d’ordinaire dans le garage et dormait sur un transat. Elle faisait ses besoins naturels dans un pot et des sacs en plastique. Cette femme mangeait de la bouillie mélangée à du liquide vaisselle. Elle précisait aussi avoir pu sortir à l’extérieur à quelques reprises, y passant parfois des journées entières, sous la pluie ou dans le froid. Enfin, elle disait avoir été victime de violences.
En état d’hypothermie
Le soir des faits, elle avait profité de ce que l’homme regardait la télévision, pour sortir de l’enclos extérieur entourant le garage. Alertés par les voisins, les pompiers l’ont alors conduite à l’hôpital, en état d’hypothermie et très fragilisée.
L’enquête est alors confiée à la brigade de recherches (BR) de Saint-Nazaire. Le médecin légiste prescrit un minimum de 30 jours d’incapacité totale de travailI (ITT). Les gendarmes ne retrouvent aucune trace de vie de la victime depuis 2022. Ses comptes bancaires révèlent « une rupture brutale dans son mode de vie« . Aucun mouvement bancaire n’apparait depuis cette date. Les derniers mouvements correspondent à des virements sur le compte de la sexagénaire.
Les perquisitions des gendarmes corroborent les affirmations de la victime sur ses conditions matérielles de vie. Ils constatent ainsi que des parpaings bloquaient la porte du garage depuis l’extérieur. En garde à vue, les deux mis en cause confirment les conditions matérielles dans lesquelles la victime vivait chez eux. Mais ils minimisent leur part de responsabilité.
Séquestration avec torture ou actes de barbarie
Le parquet de Nantes a saisi le juge d’instruction des « faits criminels de séquestration avec torture ou actes de barbarie commis d’avril 2022 au 14 octobre 2025″. Un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. S’ajoutent les délits « d’abus frauduleux de l’état de sujétion psychologique ou physique » et « d’abus frauduleux de la faiblesse d’une personne vulnérable« . Par ailleurs, le parquet requiert le placement en détention provisoire des deux mis en cause.
Le juge d’instruction a mis en examen ces deux personnes des chefs visés par le parquet. Il a cependant placé l’homme sous le régime du témoin assisté, pour abus de faiblesse. Avant de le placer sous contrôle judiciaire. Le juge des libertés et de la détention a par ailleurs placé la femme en cause en détention provisoire.
PMG
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