Les gendarmes démantèlent un trafic de stupéfiants entre l’Hexagone et La Réunion

Photo : Les trafiquants utilisaient à la fois les vecteurs aérien, (avec des mules) et maritime (avec le fret) pour acheminer les stupéfiants jusqu'à La Réunion. (Photo d'illustration: PxHere)

30 octobre 2025 | Opérationnel

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Les gendarmes démantèlent un trafic de stupéfiants entre l’Hexagone et La Réunion

par | Opérationnel

Débutée en 2024, l'enquête des gendarmes a permis de mettre à jour un réseau d'importation de produits stupéfiants à La Réunion, en provenance de l'Hexagone.

Les gendarmes ont interpellé dix-huit personnes samedi 25 octobre dans le cadre du démantèlement d’un trafic de drogue entre l’Hexagone et La Réunion. Cette opération d’envergure – 250 militaires de la Gendarmerie ont participé – a abouti à la saisie de plus de deux millions d’euros de produits stupéfiants et de numéraire, a annoncé la Gendarmerie.

Les magistrats ont mis en examen neuf des dix suspects arrêtés sur l’île. Ils en ont placés certains en détention provisoire, et les autres ont comparu mercredi 29 octobre devant un juge des libertés et de la détention, indique à l’AFP la lieutenant-colonelle Laëtitia Delgado, commandante de la section de recherches (SR) de Saint-Denis. Les enquêteurs ont par ailleurs relâché une personne sans poursuite à ce stade. Les huit interpellés dans l’Hexagone font quant à eux l’objet d’un mandat d’amener. Les enquêteurs les présenteront ultérieurement à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen, ajoute-t-elle.

Parmi ces hommes et ces femmes, âgés de 25 à 40 ans, « un certain nombre de personnes ont des antécédents judiciaires dans le trafic de stupéfiants dans l’Hexagone et d’autres territoires ultramarins », précise également la lieutenant-colonelle Delgado.

Argent, stupéfiants, armes… des saisies dépassant les deux millions d’euros

« Les perquisitions réalisées permettent de saisir: 162.640 euros en numéraire, 3,5 kilos de cocaïne et divers produits stupéfiants (ecstasy, résine de cannabis, MDMA), du matériel de conditionnement dont une presse hydraulique, 12 véhicules, des drones, ordinateurs, nombreux téléphones, une arme de poing et des produits de luxe », détaille la Gendarmerie.

Dimanche 26 octobre, « à l’arrivée d’un navire au port maritime de La Réunion, une opération ciblée conduit à la découverte de 497 savonnettes de résine de cannabis dissimulées dans plusieurs véhicules » Une saisie « d’une valeur marchande estimée à plus d’un million d’euros », ajoute-t-on.

Au total, la valeur estimée des saisies grimpe ainsi à plus de deux millions d’euros.

De la drogue dans une roue de secours d’un véhicule neuf

L’enquête a débuté l’an dernier avec la découverte le 5 octobre 2024 par les services des douanes de « huit kilos de MDMA sous forme de cristal ». Ils étaient « dissimulés dans la roue de secours d’un véhicule neuf débarqué à La Réunion, en provenance du Havre », indique la Gendarmerie. « La valeur marchande de la drogue, d’un taux de pureté de 85%, est estimée à plus de 550.000 euros sur le marché local », précise-t-on.

Les premiers éléments de l’enquête ouverte par le parquet de Saint-Denis de La Réunion « mettent en évidence une organisation criminelle complexe, impliquant des complicités portuaires pour l’importation des produits stupéfiants ». Le trafic de stupéfiants fonctionnait via des mules qui voyageaient en avion, ou par le fret automobile maritime. Les organisateurs se trouvaient dans l’hexagone.

Les autorités constatent une « montée en puissance des saisies de drogue avec l’interpellation de mules à l’aéroport » de Saint-Denis. « Ce dossier montre que la voie maritime » est un point d’entrée des stupéfiants, développe Laëtitia Delgado. « Comme on pouvait le pressentir. »

Les investigations ont débuté en mai lorsque la justice a ouvert une information. Depuis, la SR de Saint-Denis a mené ses investigations entre l’île et l’Hexagone. Les instigateurs présumés se trouvent en effet en région parisienne. Les juges ont donc co-saisi l’Unité nationale d’investigation (UNI) de l’Unité nationale de police judiciaire (UNPJ) en septembre 2025. L’Office anti-stupéfiants (Ofast) a également fourni un appui à ces investigations.

(L’Essor, avec l’AFP)

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La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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