Les gendarmes démantèlent un trafic de civelles au préjudice écologique d’au moins 476.000 euros

Photo : Lorsqu'elle passe de l'océan à l'eau saumâtre et douce, la peau de la civelle est encore transparente. (U. KILS / CC BY-SA 3.0)

25 mars 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

Les gendarmes démantèlent un trafic de civelles au préjudice écologique d’au moins 476.000 euros

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Un trafic de civelles, espèce aquatique classée en danger critique d'extinction, a été démantelé en Vendée et en Charente-Maritime. Sept personnes, dont cinq pêcheurs professionnels, ont été mises en examen. Les autorités estiment le préjudice écologique a minima à 476.000 euros.

C’est un beau coup de filet réalisé dans le milieu des trafiquants de civelles. Mardi 18 mars 2025, « une vaste opération judiciaire a été menée en Vendée et en Charente-Maritime pour démanteler un trafic illégal de civelles. Plusieurs professionnels de la pêche sont ainsi soupçonnés d’avoir organisé un réseau d’exportation clandestine vers l’Espagne, en violation de la réglementation en vigueur », selon un communiqué commun du ministère de la Justice, de l’Office français de la biodiversité (OFB), de la Gendarmerie et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp).

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Les civelles, des bébé-poissons en voie d’extinction

« La pêche de la civelle est l’une des pêcheries les plus réglementées en France » avec des quotas et des périodes de pêche, rappelle le communiqué. L’espèce figure d’ailleurs sur la liste rouge des espèces menacées, selon le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UNIC). L’OFB considère en effet que les civelles sont « en danger critique d’extinction« .

La civelle, alevin de l’anguille d’Europe, se vend 400 euros le kilo pour la consommation. Ce poisson migrateur fait l’objet de braconnage à destination d’élevages en Asie où les anguilles se payent au prix fort, « entre 2.000 et 6.000 euros le kilogramme », indique le communiqué.

Des investigations de la Gendarmerie et de l’OFB, sous l’autorité du tribunal judiciaire de La Roche-sur-Yon, ont montré « qu’un groupe de pêcheurs professionnels, en marge de leur activité légale, transport(aient) illégalement des civelles en Espagne afin de les revendre ».

Cette enquête a abouti à l’interpellation et la mise en examen de sept personnes mardi 18 mars 2025. Parmi elles, figurent « cinq professionnels de la mer ». Certains, déjà connus pour des infractions à la pêche, précise le communiqué.

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Préjudice écologique

Les autorités ont saisi plusieurs dizaines de milliers d’euros. Mais aussi cinq véhicules, dont une Porsche 718 GTS. Cela notamment « en raison du préjudice écologique estimé et de la gravité des infractions commises ». Le montant du préjudice écologique – encore en cours d’évaluation – s’élèverait ainsi à « un minimum de 476.000 euros ».

Les suspects sont sortis libres de la garde à vue et seront convoqués ultérieurement par le tribunal, a fait savoir l’OFB. Ils encourent sept ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende pour trafic en bande organisée.

(Avec l’AFP)

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