Un maréchal des logis-chef de la brigade de Cysoing, dans le nord de la France, était jugé le 17 mars 2023 par le tribunal correctionnel de Lille, pour des faits de harcèlement sur ses collègues. Ce gradé, dont la réputation d’enquêteur est excellente, aurait été trop dur verbalement avec les jeunes recrues. Même si le délibéré est attendu le 29 mars, l’homme, qui risque jusqu’à six mois de prison sous sursis probatoire, a d’ores et déjà annoncé son départ de la Gendarmerie.
"C'était assez cru à entendre"
Comme le souligne La Voix du Nord, "les surnoms et autres amabilités semblent avoir, au moins un temps, volé bas au sein de la brigade de gendarmerie de Cysoing". "Rebus", "pâté clopes", "tu pues, je te ramène", c’est de cette manière que le maréchal des logis-chef de cette brigade se serait adressé à ses subordonnés. L’homme aurait même collé un affichette "personne à mobilité réduite" sur le bureau d’un collègue souffrant du dos. A la barre du tribunal, c’est la parole des jeunes gendarmes contre celle de leur supérieur, qui nie les faits.
Pourtant, certaines méthodes de ce maréchal des logis-chef de 47 ans sont dénoncées. Le président du tribunal lui reproche d’ailleurs de prendre à témoin les autres, avec des propos vexatoires, quand il ordonne à une jeune gendarme de faire attention aux fautes d’orthographe sur les ondes radio, ou bien quand il met mal à l'aise, devant tout le monde, un camarade pour des problèmes de transpirations. L’accusé acquiesce : "c’était assez cru à entendre". Un autre gendarme pointe encore "une ambiance générale angoissante", ajoutant même que son collègue "capable de rester six heures en patrouille avec moi sans m’adresser la parole".
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On lui reproche aussi d'être ennuyeux et de ne pas parler
Pour justifier son comportement et la relation entretenue avec ses collègues, le militaire a mis en avant son expérience et "à comment j’ai moi-même été éduqué". Au tribunal, il a toutefois admis "quand je dérape, je suis sans filtre", avant ensuite d’annoncer, toujours selon nos confrères, son départ de la Gendarmerie après plus de 20 ans de carrière.
Six mois de prison sous sursis probatoire ont été requis à l’encontre du maréchal des logis-chef. L’avocate de ce dernier a, de son côté, plaidé la relaxe, arguant que les faits reprochés à son client, "relation professionnelle houleuse", "être ennuyant" ou encore "ne pas parler" , ne relèvent pas du harcèlement. Le verdict a été mis en délibéré au 29 mars 2023.