De nouvelles fouilles ont été entreprises par les gendarmes jeudi 18 avril 2024, à Cagnac-les Mines, dans le Tarn, où Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux enfants, a disparu fin 2020.
Une centaine de gendarmes, accompagnés de chiens dressés à la détection de personnes disparues et aux restes humaines, se livrent à des recherches "sur un terrain qui a été signalé (aux enquêteurs), dans le cadre du supplément d'information" ordonné le 18 janvier par la cour d'appel de Toulouse, a précisé une source proche de l'enquête à l'AFP. Les deux juges d'instruction en charge du dossier se sont rendues sur place.
Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar, le mari de Delphine Jubillar, 33 ans au moment de sa disparition, est le principal suspect et clame son innocence. Mis en examen en juin 2021, il est depuis détenu à l'isolement au centre de détention de Seysses, près de Toulouse.
Première reconstitution de la nuit de la disparition de Delphine Jubilar
Supplément d'information
Depuis près de trois ans, ses avocats multiplient les recours, demandes de mise en liberté ou pourvoi en cassation. Dernièrement, ils ont mis en cause l'impartialité des magistrates en charge de l'enquête et demandé qu'elles soient dessaisies du dossier, alors qu'elles venaient de demander le renvoi de Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, pour y être jugé. Jusqu'ici, toutes les demandes de mise en liberté ont été rejetées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse, qui a estimé que le dossier comportait des indices graves et concordants accusant M. Jubillar.
La cour d'appel de Toulouse a ordonné un supplément d'information afin d'interroger un prisonnier du centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) qui a tenu des propos suspects sur l'affaire Jubillar lors d'une conversation téléphonique.
Plusieurs pistes et des portes à fermer
Deux autres pistes sont également exploitées, selon BFM TV qui cite une source proche du dossier, avec tout d'abord le témoignage d'un homme ayant contacté les gendarmes à plusieurs reprises pour évoquer la disparition, à l'époque, d'une pelleteuse sur un chantier situé à proximité du domicile des Jubillar. Alors que plusieurs chantiers de construction émaillaient Cagnac-les-Mines au moment de la disparition de Delphine Jubillar, cette piste est prise au sérieux, notamment au regard de la profession de plaquiste exercée par Cédric Jubillar.
Par ailleurs, une medium aurait affirmé savoir où se trouve le corps de Delphine Jubillar suite à des "visions" de la dépouille qui se situerait près d'un corps de ferme. Selon Actu Toulouse, les enquêteurs de la Section de recherches de Toulouse ont déjà dû vérifier de nombreuses affirmations similaires émanant de prétendus voyants ou mediums, après la réception de courriers évoquant notamment des coordonnées GPS où serait enterré le corps…
Ces nouvelles recherches menées doivent surtout permettre de "fermer des portes". Autrement dit, exclure définitivement (ou non) certaines de ces pistes.
Delphine Jubillar a disparu de sa maison de Cagnac-les-Mines, près d'Albi, où le couple vivait avec leur fille de 18 mois et leur fils de six ans, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19. De nombreuses battues, fouilles, recherches souterraines ont été menées depuis, sans succès.
(Avec l'AFP)