Général Bonneau : « Il est nécessaire d’assurer la sécurité des élus »

Photo : Session d'information sur la gestion pacifique des incivilités au profit d'autres élus du département du Loiret. (Photo d'archive: L.Picard/L'Essor)

18 novembre 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 3 minutes

Général Bonneau : « Il est nécessaire d’assurer la sécurité des élus »

par , | Opérationnel

Selon le général Bonneau, un élu sur dix a été agressé physiquement dans le cadre de ses fonctions.

La « lutte contre les atteintes aux élus » reste un « sujet essentiel » pour la Gendarmerie. Dans un entretien à l’AFP, le patron des gendarmes Hubert Bonneau, revient longuement sur ce sujet alors que le Congrès des maires de France s’ouvre ce mardi 18 novembre 2025, à quatre mois des élections municipales. Il insiste sur l’importance du « couple maire-commandant de brigade de gendarmerie dans le continuum de sécurité ».

Tendance des agressions à la stabilité

Les gendarmes ont en effet compétence sur 96% du territoire. Soit 33.337 des 34.875 communes françaises. Le général Bonneau relève donc la nécessité d’assurer la sécurité des élus « en première ligne ». En
2024, ont été recensées 2.500 procédures judiciaires d’atteintes contre les élus, principalement des maires, contre 2.800 en 2023, selon les données du Centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (Calea). En 2025, au regard des chiffres du premier semestre, la tendance devrait être à la « stabilité », ajoute-t-il. Environ 70% des agressions sont des menaces et des outrages. Dans l’ensemble de toutes les procédures, précise le DGGN, un élu sur dix a été agressé physiquement dans le cadre de ses fonctions. « Ce n’est pas neutre », commente-t-il.

Pack de sécurité à destination des maires

Ce phénomène relève d’une « perte de repères » et d’une « diminution du respect de l’autorité » constatées dans l’ensemble de la société. Pour autant, les gendarmes ont un « devoir de redevabilité vis-à-vis des élus et en particulier les maires, parce que notre quotidien en termes de sécurité, c’est d’abord avec eux en les aidant ». La Gendarmerie a donc participé à la création du Calae qui a mis au point un pack de sécurité à leur intention. Ce dispositif vise à mieux signaler les atteintes (numéro d’appel dédié, application Gend’élus). Il propose également des actions de prévention (diagnostic de sécurité d’une mairie, du domicile du maire…) et la mise en place des mesures de sécurité.

L’Arme propose en outre aux élus « une formation à la gestion des incivilités et à la désescalade des conflits ». « Souvent quand quelqu’un vient les agresser, les maires ne savent pas comment faire et ça dégénère », explique le général Bonneau.

Un gendarme négociateur régional, explique à des élus du Loiret les clés de la gestion pacifique des incivilités. (Photo d'archive: L.Picard/L'Essor)

Un gendarme négociateur régional, explique à des élus du Loiret les clés de la gestion pacifique des incivilités. (Photo d’archive: L.Picard/L’Essor)

Lire aussi : Des élus formés par les gendarmes à la gestion des incivilités (reportage)

« Les soucis des maires sont les soucis des gendarmes »

Les négociateurs du GIGN ont mis au point un programme « pour qu’on puisse, dans le dialogue, savoir comment faire de la désescalade, comment tenir les gens à distance, comment répondre à une agression physique et quels gestes utiliser ». Avec l’objectif « dans ce type de rapport de force, l’élu ne soit pas mis en difficulté ». Le dispositif est complété par un numéro dédié d’aide psychologique en partenariat avec la Fédération France Victimes.

Pour tout ce qui a trait à la sécurité, le général Bonneau insiste sur la nécessité « d’écouter les maires ». « Les soucis du maire sont les soucis des gendarmes »: déchets sauvages, occupations illicites de terrain, cambriolages, attaques cyber. Le dispositif Gend’élus permet aux élus de cerner au plus près chaque problématique.

Lire aussi : Lancement de l’application « Gend’Elus » qui facilite le contact entre les élus et la Gendarmerie

Attaques cyber, stupéfiants

En 2024, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi) a traité a traité 144 attaques cyber visant les communes. Là aussi, les gendarmes ont mis en place un numéro dédié avec des référents cyber.

La lutte contre les trafics de stupéfiants est également un important point d’attention pour les élus et les gendarmes. « Les stupéfiants, c’est partout », insiste le général Bonneau. La Gendarmerie détecte, surveille et contrôle axes routiers, ferroviaires ou du trait de côte, souligne le directeur général. « Tout ne passe pas par les grands ports maritimes », conclut-il . Mais aussi dans les ports de plaisance et des stockages dans des granges, des laboratoires clandestins.

Par Sylvie Maligorne (Agence France-Presse)

Lire aussi : Sécurité des élus : un guide pratique distribués aux maires par les gendarmes

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi