Plus de 7.000 munitions, une quinzaine d'armes à feu, des poignards… La Gendarmerie a saisi un arsenal "imposant" chez un particulier aux Andelys (Eure) qui a été condamné lundi 23 octobre 2023 à six mois de prison ferme.
La cellule renseignements de la Gendarmerie de l'Eure a été alertée par "le comportement suspect d'un individu, âgé de 39 ans, demeurant sur la commune des Andelys et acheteur de plusieurs armes sur un site internet de vente en ligne", a précisé l'Arme dans un communiqué. L'homme, titulaire d'une licence fédérale de tir sportif auprès du club local, était selon RMC, surveillé par les services de renseignement et faisait l'objet d'une fiche S pour "une possible radicalisation religieuse".
Outre "la quantité d'armes" acquise, ce sont aussi les "questions adressées par écrits aux vendeurs" qui ont fait tiquer les enquêteurs, estimant que la situation était "préoccupante au regard d'une destination d'usage finale, qui semble très éloignée de la simple pratique sportive du tir".
Après la remontée du signalement au procureur de la République d'Evreux, l'enquête a été menée en lien avec la section de recherches de Rouen, la brigade de recherches des Andelys et le plateau d'investigation des explosifs et armes à feu (Pixaf) du Service central de renseignement criminel de la Gendarmerie nationale (SCRCGN).
Un arsenal découvert lors des perquisitions
Sur la base des éléments recueillis, le parquet d'Evreux a autorisé que soient menées des perquisitions au domicile du suspect, où vivent également sa femme et trois enfants en bas âge, ainsi que dans son véhicule. L'opération est lancée le 18 octobre et mobilise une trentaine de militaires, accompagnés d'experts du Pixaf, du SCRCGN et de l'IRCGN.
Chez cet homme, "un véritable arsenal" est découvert, "comprenant : 11 armes d'épaule modifiées (…) avec chargeurs et munitions, trois armes de poing (…) avec chargeurs et munitions, sept poignards, une hachette, cinq conteneurs lacrymogène grande capacité (…), une matraque électrique – plus de 7.000 munitions de différents calibres pour les armes détenues", a énuméré la Gendarmerie.
"Passion et frénésie"
Face à cette découverte, l'homme est alors interpellé. Il justifie la détention de cet arsenal par "sa passion des armes l'ayant entraîné dans une frénésie d'achats et de transformation".
Il détenait également "divers équipements de protection balistique et d'intervention : un bouclier siglé 'Police", un casque lourd avec visière, trois gilets pare-balles lourds, un blouson pare-balle, une cagoule à trois trous, différents lots de holsters, menottes et équipements de protection contre les lames des membres et du cou", selon le communiqué.
Mis en cause pour "modification d'une arme entraînant un changement de sa catégorie" ainsi que pour détention non autorisée d'armes de catégories A, B et C et de munitions, l'homme a été jugé lundi 23 octobre 2023, par le tribunal correctionnel d'Evreux. Il a été condamné à 18 mois de prison, dont douze avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve. Il a bénéficié d'un aménagement de peine avec une détention à domicile sous bracelet électronique, ainsi qu'une interdiction de détenir des armes pendant 15 ans. L'ensemble des armes et munitions saisies a été confisqué.
(Rédaction de L'Essor, avec l'AFP)
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