Des gendarmes attaqués en Martinique après l’interpellation d’une figure du mouvement contre la vie chère

Photo : Les gendarmes mobiles en renfort en Martinique. (Photo d'archive / Gendarmerie 37)

14 novembre 2024 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

Des gendarmes attaqués en Martinique après l’interpellation d’une figure du mouvement contre la vie chère

par | Opérationnel

Après l'arrestation d'un leader de la contestation, qui s'était introduit dans la résidence préfectorale, et l'attaque de gendarmes chargés de sécuriser le commissariat où l'homme était en garde à vue, la situation n'en finit pas de chauffer en Martinique.

Des émeutes et des pillages ont éclaté dans la nuit de mardi 12 à mercredi 13 novembre 2024 à Fort-de-France, en Martinique, avec des tirs d’armes à feu sur des gendarmes, après l’arrestation de Rodrigue Petitot. Surnommé « le R« , le quadragénaire est la principale figure de la mobilisation contre la vie chère sur cette île française des Antilles. La préfecture fait état de huit interpellations et trois blessés légers.

À la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), Rodrigue Petitot, a été placé en garde à vue suite à une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation à l’encontre de personnes exerçant une fonction publique, selon le parquet. Il a été conduit au commissariat central du chef-lieu de la Martinique.

Lundi soir, le R s’était introduit en compagnie de trois autres personnes dans l’enceinte de la résidence préfectorale. L’édifice se situe dans le quartier huppé de Didier, à Fort-de-France. Une intrusion dont le but était, selon le mouvement, d’obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique. C’est le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, qui s’était lui-même opposé physiquement à l’entrée du président du RPPRAC dans sa résidence. Avant que des policiers n’arrivent pour faire sortir les intrus. L’attitude des leaders du collectif était « inacceptable, inimaginable, intolérable », a estimé M. Bouvier.

Les gendarmes ciblés par des tirs et des projectiles

À la suite de cette interpellation, 350 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de police, a indiqué la préfecture dans un communiqué. Des tirs de grenade, de mortiers et d’armes à feu ont alors ciblé des gendarmes mobiles, déployés pour protéger le commissariat et la préfecture. Au moins trois militaires ont d’ailleurs subi de légères blessures lors de ces violences.

Par ailleurs, des « émeutiers armés » ont affronté les forces de sécurité avec des jets de projectiles et des cocktails Molotov. Selon la préfecture, l’usage de la force a ensuite permis la dissipation de l’attroupement.

Pendant une partie de la nuit, des personnes ont tenté d’incendier des véhicules et bâtiments du centre-ville de Fort-de-France et de Saint-Joseph, et d’ériger des barrages sur le territoire. Six magasins ont été pillés, huit personnes interpellées.

De nouvelles perturbations à prévoir en Martinique

« Nous attendons que le R soit libéré. Je crains ce soir une nouvelle nuit de perturbations qui sera de la responsabilité du préfet et du ministre », avait réagi mardi après son interpellation la secrétaire du RPPRAC, Aude Goussard, au micro de la radio locale RCI. La Régie des transports de Martinique a quant à elle suspendu les transports publics dans le centre de l’île.

Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, le ministre des Outre-mer s’est dit « disposé à rencontrer tout le monde » sur l’île, y compris les dirigeants du RPPRAC, de retour dans le département après un séjour de dix jours à Paris pour y organiser des manifestations.

Depuis septembre, un mouvement contre la vie chère gronde en Martinique. Celui-ci a plusieurs fois dégénéré en émeutes urbaines et en violences, essentiellement nocturnes. La préfecture décompte plus de 230 véhicules brûlés volontairement et des dizaines de locaux commerciaux incendiés, vandalisés ou pillés, au cours de ces exactions.

(Avec l’AFP)

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