Poursuivi pour violences en intervention, un gendarme de Merville (Nord) sera jugé dans trois mois, en juin. Il lui est reproché d’avoir utilisé son pistolet à impulsions électriques (PIE) Taser contre le même homme à une dizaine de reprises fois en octobre 2022. La scène a été filmée. Le militaire a été placé sous contrôle judiciaire jusqu’à son jugement devant le tribunal correctionnel de Dunkerque. En attentant, sa hiérarchie a décidé de le suspendre provisoirement.
Une dizaine de tirs de Taser et des coups de poing au visage de la victime
Comme le rappelle La Voix du Nord, les faits se sont produits lors d’une intervention banale quand une équipe de gendarmerie, qui venait juste de prendre son service, a été sollicitée pour une intervention classique suite à un vol de trottinette. Sur place, les militaires font face à une victime, en état d’ébriété, qui les insulte. L’un des gendarmes décide alors d’utiliser son Taser pour neutraliser l’individu. Le militaire, âgé d’une trentaine d’années, enverra une décharge à une dizaine de reprises sur cet homme, même quand il commençait à perdre connaissance. Quand elle a été emmenée dans le véhicule de gendarmerie, la victime a également reçu plusieurs coups de poing au visage de la part du militaire mis en cause.
Dans le Loiret, un gendarme condamné après une interpellation violente lors du confinement
La caméra piétonne du gendarme s'est déclenchée involontairement
L’enquête a démontré la réalité des faits dénoncés par la victime lors d’un dépôt de plainte. La scène a d’ailleurs été entièrement filmée car "la caméra piétonne du gendarme s’est déclenchée involontairement", écrivent encore nos confrères.
Placé en garde à vue le 7 mars 2023 par ses collègues de la section de recherches de Lille, le militaire a invoqué la légitime défense pour justifier son comportement. Les explications du gendarme n’ont cependant pas convaincu le parquet de Dunkerque. Poursuivi pour "violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique", ainsi que pour les coups de poing assénés dans le véhicule de gendarmerie, Il sera jugé en juin par le tribunal correctionnel de Dunkerque.
En attendant son procès, l’homme, qui avait l’ambition d’intégrer un peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG), a été suspendu provisoirement par sa hiérarchie.
Les conditions d'emploi du PIE sont très strictes et fixées par l'instruction du 27 juillet 2017 concernant l'usage des armes de force intermédiaire. Elle prévoit l'obtention d'une habilitation individuelle et le suivi d'une formation continue.