Une forme de criminalité qui repose sur la séquestration frappe le Doubs et le Jura depuis plusieurs années. Des malfaiteurs prennent en otages des proches du responsable ou d’un employé d’un atelier de bijoux. Pendant ce temps leurs complices se rendent dans l’atelier pour faire main basse sur les bijoux et les matériaux précieux. Les malfaiteurs relâchent les otages et se dispersent. Les préjudices peuvent s’élever à des centaines de milliers d’euros.
Séquestration et braquage de propriétaires d’ateliers de bijoux
En moins d’une semaine, les gendarmes ont démantelé deux bandes spécialisées dans ces braquages, précédés d’une prise d’otages, d’ateliers travaillant pour de grandes marques de luxe. La dernière opération en date remonte au mardi 1er juillet. Elle est relatée par le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy.
Tout commence le 10 février 2025. Des hommes, le visage dissimulé, pénètrent au domicile du directeur d’une société spécialisée dans le travail de métaux précieux dans le Doubs. Son épouse et ses deux filles, entravées aux poignets, sont alors emmenées dans un véhicule. Le directeur de la société se voit ensuite contraint de se rendre dans son entreprise. Là, il remet aux malfaiteurs métaux et pierres précieuses. Une fois le butin récupéré, les auteurs libèrent le directeur, sa compagne et leurs deux filles.
La Jirs saisie
Au vu de la nature des faits, le parquet de Besançon se dessaisit alors au profit du parquet de la Jirs de Nancy. Elle confie l’enquête à la section de recherches (SR) de Besançon et à l’Office central de lutte contre le contre le crime organisé (OCLCO). Le groupement du Doubs, la SR de Paris et l’Unité nationale d’investigation de la gendarmerie nationale (UNIGN) apportent leur appui.
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Le 19 février 2025, une information judiciaire est alors ouverte. Sous les qualifications d' »arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’otage, commis en bande organisée ». Et d’ »extorsion en bande organisée et de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ».
140 gendarmes et 50 policiers mobilisés
Le 1er juillet 2025, sur commission rogatoire du juge d’instruction de la Jirs, une opération de police judiciaire permet d’interpeller treize suspects. Elle mobilise 140 gendarmes et 50 policiers sur six départements : Hauts-de-Seine, Val-d’Oise, Rhône, Bouches-du-Rhône, Gironde, Seine-et-Marne.
A l’issue de leur garde à vue, les enquêteurs ont présenté deux hommes devant le juge d’instruction. Ils les suspectent d’avoir pris part directement à la séquestration et à l’extorsion ou d’avoir apporté leur aide à cette entreprise criminelle. Le magistrat les a donc mis en examen et placés en détention provisoire. Quatre autres hommes sont également en prison dans l’attente de leur comparution devant le juge d’instruction dans les tout prochains jours
PMG










