Il pourrait s'agir d'un "suicide par policier interposé" (traduction du terme anglais "suicide by cop"). Un homme de 37 ans a été mortellement blessé mercredi 13 octobre par les gendarmes, à Danjoutin (Territoire-de-Belfort). Une issue fatale intervenue à la suite d'un périple fou, débuté plus tôt dans la matinée.
Vers 10h20, un conducteur fait crisser ses pneus devant la brigade de gendarmerie de Beaucourt, attirant ainsi l'attention des militaires. Il sort de son véhicule et exhibe une arme devant un gendarme, fait feu à plusieurs reprise en l'air, d'après L'Est républicain, puis repart "en trombe". "L'ensemble des patrouilles se sont alors mises en place pour tenter de l'intercepter", sans toutefois le prendre en chasse dans un premier temps, précise-t-on du côté de la Gendarmerie. Rapidement, des barrages sont installés sur les axes que l'homme serait susceptible d'emprunter, d'après sa direction de sa fuite. Barrages auxquels l'homme ne tarde pas à faire face.
Il fonce sur les véhicules de gendarmerie
Visiblement déterminé, il force tout d'abord un premier barrage, dressé au niveau d'un rond point aux abords de Delle, à moins de 10 kilomètres de Beaucourt. Alors qu'il continue sa course folle en direction de Belfort, il force un nouveau barrage installé à Bourogne, au niveau du 1er régiment d'Artillerie. Les gendarmes le prennent alors en chasse.
Prenant tous les risques et multipliant les dépassements dangereux, il n'hésite pas à percuter des voitures de gendarmerie, sans toutefois faire de blessé. Il ira même jusqu'à emprunter un rond-point à contre-sens pour éviter un nouveau barrage, en arrivant sur la commune de Danjoutin, au sud de Belfort. Là, un véhicule du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig) parvient à percuter le fuyard et le coincer contre un trottoir, l’obligeant à s'arrêter.
Il ouvre le feu en direction des militaires
Mais au moment où les militaires s'apprêtent à l'interpeller, l'homme refuse de coopérer et exhibe une arme qu'il pointe en vers eux. Selon le procureur de la République de Belfort Eric Plantier, l'homme aurait alors "ouvert le feu en direction des militaires, qui ont répliqué". "L'individu a été mortellement touché et est décédé sur place", a poursuivi M. Plantier, précisant que les militaires ont a priori tiré à six reprises. "Les constatations techniques et balistiques permettront de confirmer le nombre de coups de feu tirés par les militaires", a-t-il spécifié.
Comme la procédure le prévoit en cas d'usage de l'arme, deux gendarmes ont été placés en garde à vue. L'enquête a été confiée à la section de recherches de Besançon ainsi qu'à l'inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN).
L'homme était connu pour des affaires de stupéfiants, a indiqué la Gendarmerie à l'AFP. Toujours selon l'Institution, la mère du trentenaire aurait appelé les gendarmes en indiquant que "son fils voulait mettre fin à ses jours".
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