Gaëtan Binet, gendarme à la brigade de Notre-Dame-de-Gravenchon, à Port-Jérôme-sur-Seine, en Seine-Maritime, est décédé accidentellement d’une crise cardiaque. Dans la matinée du 7 octobre dernier, le militaire de 27 ans était en train de faire son footing, à proximité de la brigade, quand il a été victime d'un arrêt cardiaque. Originaire de Luc-sur-Mer, dans le Calvados, il avait tout d’abord été réserviste opérationnel pendant plus de trois ans au sein du groupement de gendarmerie du Calvados. Puis, il avait réussi le concours de sous-officier et avait intégré l’école de gendarmerie de Montluçon en 2019. Il avait rejoint la brigade de Notre-Dame-de-Gravenchon, à Port-Jérôme-sur-Seine, en mars 2020, avant d'y être définitivement affecté le 1er octobre 2020.
Il voulait devenir maître-chien
Comme le précise le commandant Hugues Cingla, de la compagnie de gendarmerie du Havre, à nos confrères de Paris Normandie, "le gendarme Gaëtan Binet se préparait à passer les tests dans l’objectif de devenir maître-chien. Ces tests comprennent notamment une épreuve de course à pied de 8 km". C’est pour atteindre cet objectif qu’il s’entraînait physiquement et faisait un footing, le 7 octobre quand il a été victime d’une crise cardiaque. Pris en charge immédiatement par les secours, il était décédé peu de temps après. Le gendarme sera inhumé à Luc-sur-Mer.
Sur les réseaux sociaux, les hommages se multiplient. "Celles et ceux qui ont servi à ses côtés gardent de lui un souvenir impérissable. Celui d'un camarade souriant, sympathique, passionné et volontaire", indique ainsi la gendarmerie du Calvados sur Facebook.
Une cagnotte pour soutenir sa famille
Célibataire et sans enfant, Gaëtan Binet faisait partie des onze militaires affectés à la brigade de Port-Jérôme-sur-Seine (anciennement Notre-Dame de Gravenchon) qui forme une communauté de brigades (Cob) avec celles de Terre de Caux et de Bolbec, rattachées à la compagnie de gendarmerie du Havre. Une cagnotte a été lancée auprès de la Fondation "Maison de la Gendarmerie" pour soutenir les parents et la sœur de Gaëtan Binet.
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Un large hommage
Les obsèques de Gaëtan Binet se sont tenus vendredi 15 octobre, à Luc-sur-Mer, dans le Calvados. Commune d'où il était originaire et où vit sa famille. La petite église Saint-Quentin était pleine. Outre ses proches, des habitants et des voisins qui avaient connu Gaëtan ont tenu à être présents. Mais c'est la présence massive de gendarmes, qu'ils soient en tenue ou non, qui était impressionnante. Une importante délégation a en effet participé à la cérémonie. Des militaires venus de Seine-Maritime, dont ses camarades de la communauté de brigade de Port-Jérôme-sur-Seine bien sûr, étaient accompagnés par le chef d'escadron Hugues Cingla, commandant la compagnie de gendarmerie du Havre, et par le général de brigade Stéphane Gauffeny, patron des gendarmes de Normandie.
Les gendarmes calvadosiens, avec qui Gaëtan avait travaillé à de nombreuses reprises en tant que réserviste opérationnel avant de s'engager dans l'active, étaient également très présents. À commencer par ceux de la brigade territoriale de Douvres-la-Délivrande, dont la commune de Luc-sur-mer fait partie de la circonscription. Le colonel Christophe Junqua, commandant le groupement du Calvados, était également présent. Tout comme une trentaine de réservistes, qui avaient également fait le déplacement pour rendre un dernier hommage à leur ancien camarade.
Maître-chien
Très apprécié, Gaëtan avait tout pour réussir. Comme l'ont souligné plusieurs gendarmes, une belle carrière s'offrait à lui. Celui qui s'entrainait pour passer les sélections et rejoindre le centre national d'instruction cynophile de la Gendarmerie (CNICG) de Gramat (Lot) a d'ailleurs été fait maitre-chien à titre posthume. Une équipe du groupe d'investigation cynophile (GIC) de Caen était présente lors de cet hommage. Autre clin d'œil, la représentation d'un chien accompagnait son portrait, posé à côté de son cercueil pendant la messe.
À la sortie de la cérémonie, les gendarmes en uniforme se sont alignés pour former une haie d'honneur, avant que ne passe le cercueil, recouvert d'un drapeau français. Un ultime salue à leur camarade parti bien trop tôt, sur le chemin de sa dernière demeure.
(Article publié le 11 octobre 2021 et mis à jour le 18 octobre 2021)