C'est une promotion éclair mais logique qui vient d'avoir lieu à l'autre bout du monde. Le colonel Fabrice Spinetta vient d'être nommé commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie et les îles de Wallis et Futuna. Il assurait ces dernières semaines l'intérim après le départ précipité du colonel Eric Steiger.
Fin août 2021, après un entretien avec le directeur général de la Gendarmerie, le colonel Steiger, qui avait succédé au général Marietti deux mois plus tôt, avait finalement demandé à être relevé de son commandement suite à sa condamnation pour des faits de violences conjugales et la demande insistante de plusieurs élus locaux pour qu'il soit relevé de ses fonctions. Le ministre de l'Intérieur, ayant pris acte de cette décision, avait alors annoncé dans un communiqué que le commandant en second prendrait les rênes avant qu'un nouveau commandant ne soit nommé. C'est donc chose faite, et il n'a pas fallu aller chercher très loin. Commandant en second, le colonel Fabrice Spinetta avait ainsi pris le relais, après avoir été pendant deux ans chef de l'état-major du ComGend local. Depuis le 1er octobre 2021, il est donc le nouveau patron du commandement de la gendarmerie pour la Nouvelle-Calédonie et les îles de Wallis et Futuna.
Un riche parcours opérationnel
Ce Saint-cyrien, ancien officier des armées spécialisé dans le génie civil et militaire, avait rejoint la Gendarmerie en 1999. Il avait ensuite commandé l'escadron de gendarmerie mobile de Dole, puis la compagnie de gendarmerie départementale de Narbonne. À l'été 2008, il rejoint le ministère de l’Écologie, de l'énergie et du développement durable, en tant que chargé de mission sur la protection contre le terrorisme. Après un passage par le bureau de la sécurité routière à la direction générale de l'Arme, il devient commandant du groupement de gendarmerie départementale des Landes de 2013 à 2016.
Avant d'arriver en Nouvelle-Calédonie, Fabrice Spinetta avait occupé, de 2016 à 2019, les fonctions de chef de service adjoint du service du Haut fonctionnaire de Défense et de sécurité au sein du ministère de la Transition écologique.
Dans son nouveau commandement, Fabrice Spinetta sera secondé par le colonel Nicolas Matthéos.
Renforts pour le 3e référendum et retour du général Marietti
Devenu chargé de mission auprès du directeur général de la Gendarmerie nationale, après avoir quitté son commandement ultra-marin au début de l'été 2021, le général de division Christophe Marietti est lui aussi de retour en Nouvelle-Calédonie. Selon La 1ère NC, il va superviser les opérations de sécurisation du troisième référendum pour "l’accession à la pleine souveraineté" de la Nouvelle-Calédonie. Des opérations qui s'annoncent d'envergure pour la Gendarmerie.
Lors des deux premiers scrutins, le "non" l'avait emporté à 56,67 % en novembre 2018 et 53,26 % en octobre 2020. Particularité liée à l'accord de Nouméa passé en 1998, les élus locaux peuvent demander une nouvelle consultation (trois maximum) en cas de rejet de l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté. Après ces deux rejets, la troisième et dernière consultation se déroulera donc le 12 décembre.
Outre les 850 gendarmes présents en permanence (500 gendarmes territoriaux et 350 mobiles qui se relaient, en général pour des périodes de 3 mois), d'importants renforts de gendarmes devraient être envoyés sur place dans les prochaines semaines. S'il s'agit essentiellement de moyens dédiés au maintien de l'ordre et à la sécurisation du scrutin, des moyens spécialisés seront également mobilisés. C'est le cas par exemple du GIGN, dont une centaine de membres (35 de l'antenne AGIGN basée à Nouméa et 75 envoyés de métropole) seront déployés pour le scrutin. Près de 50 tonnes de matériel, notamment des véhicules blindés, sont d'ailleurs en cours d'acheminement.