"J’aime beaucoup les enquêtes de victimation et les experts médiatiques, mais je préfère le bon sens du boucher-charcutier de Tourcoing." Avec cette phrase lâchée en 2021 dans une interview à L’Express, Gérald Darmanin assumait pleinement son entrée dans l’ère de la post-vérité. Ce terme est défini comme "relatif aux circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence sur la formation de l’opinion que l’appel aux émotions et aux croyances personnelles".
La post-vérité a été popularisée en 2016 par l’usage répété de fausses informations lors des campagnes pour le Brexit, et l’élection américaine qui vit la victoire de Donald Trump.
"Et si on arrêtait de parler des chiffres…"
En assumant d’accorder davantage de crédit au ressenti qu’aux études, Gérald Darmanin n’a pas commis un faux pas : cette citation s‘inscrit dans une interview écrite, qui ainsi signe une lente dérive du débat public. Une séquence médiatique l’illustre aisément. Fin août 2020, l’animateur de Cnews, Julien Pasquet, ferraillait avec le porte-parole Jeunesse de la France insoumise, David Guiraud, dans
