Douze gendarmes vont rejoindre le Népal pour des opérations de recherches. La mission est programmée du 5 au 17 novembre 2021. Parmi eux, dix spécialistes du secours en montagne, membres de plusieurs pelotons de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) des Alpes, ainsi que de l'Unité de coordination technique montagne (UCTM). Un de ces gendarmes, maître-chien d'avalanche, sera accompagné par son chien Irco. Deux gendarmes de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie (IRCGN), experts en identification des victimes, complètent le dispositif. Enfin, l'équipe comprend également un médecin militaire de l'Ecole militaire de haute-montagne (EMHM) de Chamonix, et un guide de la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM).
Nécessaire acclimatation
L'opération promet d'être rude. Ne serait-ce que par l'altitude à laquelle est va se dérouler, soit entre 5.000 et 6.000 mètres! À titre de comparaison, le plus haut sommet français, le Mont Blanc, culmine à un peu moins de 4.700 m. Raison pour laquelle, avant d'entamer les recherches, l'équipe devra impérativement respecter un temps d’acclimatation de plusieurs jours. Ils passeront ensuite huit à neuf jours sur les lieux de l'avalanche, dans la vallée du Khumbu. Des hélicoptères permettront d'effectuer des rotations entre le camp de base et les lieux de recherches.
Avec le soutien de l'UCTM, les gendarmes bénéficieront de moyens spécifiques de cartographie et de communication satellitaire, ainsi que des relais radio. Au total, ils emportent avec environ 600 kilos de matériel.
Tenter de "retrouver les corps"
Louis Pachoud, Gabriel Miloche et Thomas Arfi sont portés disparus depuis fin octobre, après avoir été pris dans une avalanche alors qu'ils tentaient de gravir le Mingbo Eiger, près de l'Everest, au Népal. Membres du Groupe excellence alpinisme national (GEAN), ces trois passionnés d'altitude suivaient une formation de pointe, visant selon la FFCAM, à "renouveler les générations d’alpinistes de haut niveau" français. En stage dans la région, il devait gravir différents sommets culminant à plus de 5.000 m.
Malgré des reconnaissances et des recherches menées sur place par les guides locaux, seules des traces de leurs matériels ont pu être retrouvées à 5.900 m d'altitude. Le lieutenant-colonel Lionel André, commandant de l'UCTM, a d'ailleurs précisé clairement l'objectif de la mission : tenter de "récupérer les corps de nos trois compatriotes ensevelis sous une avalanche". Néanmoins, l'espoir de retrouver les corps des trois alpinistes français est mince. Ils pourraient se trouver sous plusieurs mètres de neige dur et de glace. Une situation rendant même complexe la recherche olfactive du chien spécialisé.
Il y a seize ans, en février 2005, une équipe similaire, composée de gendarmes-secouristes alpins, avait déjà été envoyée dans la région de l'Everest, a rappelé la Gendarmerie. À cette époque, sept alpinistes français et onze népalais avaient été ensevelis par une avalanche meurtrière au Mont Kang Guru.
LP
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