<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Ces anciens qui essaiment dans la cybersécurité

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30 novembre 2021 | Vie des personnels

Temps de lecture : 4 minutes

Ces anciens qui essaiment dans la cybersécurité

par | Vie des personnels

Arnaud Le Grignou, d’une antenne GIGN au conseil Il rêvait d’aventures au lycée  : en intégrant la Gendarmerie, Arnaud Le Grignou a été comblé. Après Saint-Cyr, cet officier trentenaire a d’abord rejoint un escadron de gendarmerie mobile, puis, comme numéro deux, l’unité qui deviendra plus tard l’antenne GIGN de La Réunion : "C’était une expérience passionnante", se […]

Arnaud Le Grignou, d’une antenne GIGN au conseil

Il rêvait d’aventures au lycée  : en intégrant la Gendarmerie, Arnaud Le Grignou a été comblé. Après Saint-Cyr, cet officier trentenaire a d’abord rejoint un escadron de gendarmerie mobile, puis, comme numéro deux, l’unité qui deviendra plus tard l’antenne GIGN de La Réunion : "C’était une expérience passionnante", se souvient-il.

De retour en Métropole, l’officier renoue avec les compétences scientifiques acquises pendant ses études, d’abord en retournant sur les bancs de l’Ecole nationale supérieure de techniques avancées, pour un mastère spécialisé, puis au STSI2, le Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure, où il s’occupera de cryptographie et de l’environnement de travail numérique, un sujet clé pour l’Arme. Mais alors qu’il est promis à une belle carrière, l’officier choisit de s’écarter d’un parcours trop fléché. "J’ai finalement voulu me confronter au monde de l’entreprise", explique cet officier en disponibilité. Après quelques prises de contact, il est recruté dans la société de conseil Formind, au printemps 2021. Son bilan, plus d’un an après  ? "C’est un environnement plus agile, avec une culture du résultat et de l’initiative", analyse-t-il. Après une dizaine d’années en Gendarmerie, le sentiment d’être utile devient pourtant un peu flou, même si les qualités de l’officier sont valorisées  : son discernement, son organisation ou sa participation à la décision sont réellement intéressantes en entreprise.

Ana Griman, une reconversion dans la cyber boostée par son passage en Gendarmerie

Vous l’avez peut-être croisée dans les locaux de l’état-major de la Marine nationale, place de la Concorde  ? L’avenir d’Ana Griman, passée par la Gendarmerie maritime et l’école de Rochefort, s’écrit désormais en lettres numériques. Après avoir opté pour la Gendarmerie, intéressée par une carrière militaire, cette Francilienne de 29 ans s’est rapidement reconvertie dans la cybersécurité. "Je ne suis pas du tout geek, explique-t-elle. J’ai repris mes études dans la gestion des risques, et c’est là que j’ai découvert que je pouvais me spécialiser dans ce domaine."

Aujourd’hui apprentie dans une société d’assurances, Ana Griman rédige, par exemple, des fiches réflexes pour bien répondre à un incident de sécurité informatique, ou apporte son aide à la rédaction d’un guide de prévention. "Il y a beaucoup de stéréotypes de genre sur les métiers du numérique, mais les femmes y ont totalement leur place, et les entreprises sont très demandeuses, parce qu’on apporte une autre touche, signale la jeune femme. Le fait d’être passée par la Gendarmerie m’a également ouvert des portes, c’est un gage de confiance et de savoir-être qui prouve qu’on a des valeurs d’éthique et qu’on est rodé au travail en équipe", ajoute-t-elle.

La Francilienne espère désormais pouvoir évoluer vers le conseil en sécurité informatique. Une activité sans routine, très stimulante, qui ferait le bonheur de l’ancienne gendarme.

Florian Gilet, un féru de la cyber

C’est un choix qui parlera sans doute à de nombreux sous-officiers spécialisés dans le numérique. Florian Gilet, entré dans la Gendarmerie en 1998, est devenu l’un des geeks de l’Arme dans les investigations numériques. Rapidement versé en brigade de recherches, il obtient son label N-Tech en 2009, avant de partir au groupe cyber de la section de recherches de Dijon, puis au groupement du Rhône. Fin 2018, l’adjudant-chef doit pourtant faire un choix. Devenir officier, au risque de perdre sa spécialité numérique ? Ou continuer son job actuel, une activité usante car aux trois quarts centrée sur la lutte contre la pédophilie ?

Finalement, le spécialiste décide d’aller tenter sa chance dans le privé, pour le groupe de conseil Magellan Partners. "Etre recruté dans mon secteur, c’est facile, mais dans le civil, c’est totalement différent, avertit-il. J’ai été très mauvais dans la négociation de mon salaire  : on ne sait pas se vendre, rédiger un CV ou tenir un entretien. Et en six mois, j’ai dû ingurgiter une masse d’informations particulièrement conséquente", ajoute-t-il.

Enfin, la recherche du profit succède à la mission de service public, avec un risque de perte de sens. Un questionnement que Florian Gilet, 44 ans aujourd’hui, a résolu en devenant, outre ses fonctions de responsable de sécurité de systèmes d’information, expert judiciaire, pour garder un lien avec ses anciennes fonctions.

Les grandes affaires

Frédéric Lenfant, un spécialiste de l’investigation numérique

Après vingt-quatre ans en Gendarmerie, Frédéric Lenfant a fait le grand saut vers le privé. Ce gendarme curieux, spécialisé dans le judiciaire, avait déjà acquis dans l’Arme une renommée qui a dépassé les rives de la Garonne, à Toulouse. Ce geek touche à tout s’est, par exemple, investi dans le développement d’applications d’aide à l’enquête. Pourquoi en effet faut-il donc taper sept fois l’identité d’une personne dans la liasse d’une garde à vue  ? "J’ai toujours eu le truc de l’informaticien, peut-être par fainéantise, d’automatiser des choses", explique-t-il aujourd’hui.

Quand, en 2015, ce gendarme devenu spécialiste en analyse criminelle à la section de recherches de Toulouse se pose la question de faire autre chose, soit dans le renseignement, soit dans le privé, son réseau créé en s’investissant dans des associations locales s’avère précieux. Finalement, après avoir déposé son CV auprès de deux sociétés de services numériques, le gendarme est recruté par Sogeti pour travailler dans son nouveau centre de réponse à incidents informatiques, où il vulgarise des investigations sur des attaques informatiques en s’inspirant de ce qu’il faisait avec Anacrim.

Après avoir été analyste cybermenaces chez Continental, Frédéric Lenfant cumule désormais, via sa société IntLFe, une activité de formateur en cybersécurité, d'enquêteur spécialisé dans les cyber fraudes et un poste d’expert en investigations numériques au Data LabCenter Expertises. Une nouvelle activité qui conjugue la forte expérience et les centres d’intérêt de ce quinquagénaire.

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