Les gendarmes ne les ont pas oubliés. Ce soir du 22 décembre 2020, trois militaires de l’Arme sont fauchés par les balles d’un forcené, Frederik Limol. Appelés pour une tentative de féminicide, ils n’ont aucune chance face à ce survivaliste aguerri au tir. Ce dernier, armé d’un fusil d'assaut AR-15 équipé d’un silencieux et d’un viseur nocturne, les attend, en embuscade.
Arno Mavel, alors brigadier, avait 21 ans. Affecté au Psig d'Ambert, ce gendarme adjoint volontaire était en train de passer avec succès le concours interne de sous-officier. L’adjudant Rémi Dupuis, 37 ans, était le chef de groupe enquêteurs à la brigade d'Ambert. Ce père de famille – deux enfants – avait rejoint l’Arme en 2007. Enfin, le lieutenant Cyrille Morel, parent d’une fille de 15 ans et un fils de 11 ans, était le commandant en second de la compagnie d'Ambert. Ils ont été respectivement promus aux grades de gendarme, major et lieutenant-colonel à titre posthume. Ils ont également été décorés de la Légion d'honneur, de la Médaille militaire et cités à l'ordre de la Nation.
Arno, Rémi et Cyrille: qui sont les trois gendarmes tués par le forcené du Puy-de-Dôme?
De nouveaux hommages
“Trois héros du quotidien qui ont donné leur vie pour sauver celle d’une femme menacée de mort par son conjoint, rappelait le ministre de l’Intérieur en juillet dernier. Ils resteront à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires.”
Hommage au lieutenant-colonel Cyrille Morel, au major Rémi Dupuis et au gendarme Arno Mavel.
Trois héros du quotidien qui ont donné leur vie pour sauver celle d’une femme menacée de mort par son conjoint.
Ils resteront à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires. pic.twitter.com/RRK7wAFvqh
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 22, 2021
“C'est la République toute entière qui s'incline pour les trois gendarmes tués à Saint Just”, rappelle également l’un des comptes, sur les réseaux sociaux, de la Gendarmerie.
#Hommage
Il y a un an, les gendarmes Cyrille Morel, Remi Dupuis et Arno Mavel, sont tués à Saint-Just alors qu'ils intervenaient suite à des violences conjugalesC'est la République toute entière qui s'incline pour les trois gendarmes tués à Saint Just https://t.co/jX1htYsXpq
— CyberGend (@CyberGEND) December 22, 2021
“Un an après, nous ne pouvons commencer la journée sans avoir une pensée envers les familles des trois gendarmes tués à Saint-Just”, écrit de son côté cette gendarme sur Linkedin.
Drame d'une ampleur inédite depuis plus de 30 ans
Ce drame est d’une ampleur inédite pour la Gendarmerie depuis les années 1980. "Il faut remonter à Ouvéa, qui a eu lieu dans des circonstances particulières", rappelait dans nos colonnes le sociologue François Dieu. "Mais en sécurité publique, je n’ai pas souvenir d’un carnage pareil".
Cette tragédie a suscité dans l’Arme un important mouvement de soutien. La fondation Maison de la Gendarmerie avait ainsi enregistré plus de 8.200 dons (soit près de 500.000 euros) destinés aux familles. “Les familles de nos chers camarades disparus, vont pouvoir bénéficier, grâce à vous, d'un immense élan de générosité”, saluait la fondation, venu de gendarmes, de salariés ou de différents organismes.
#Cagnotte #PuyDeDôme #Solidarité #Exceptionnelle #Bilan
Il y a exactement 3 mois, le drame du Puy-de-Dôme, coûtant la…
Posted by Fondation "Maison de la Gendarmerie" on Tuesday, March 23, 2021
Professionnalisation des Psig
Dans un communiqué publié à la fin novembre, le ministère de l’Intérieur avait rappelé les mesures prises à la suite de ce drame par l’Arme. La principale réforme est celle de la professionnalisation des pelotons de surveillance et d'intervention (Psig), appelés désormais à ne compter que des gendarmes, contre une moitié de gendarmes adjoints-volontaires aujourd’hui. Quant à l’instruction judiciaire sur d’éventuelles complicités dont aurait bénéficié le tireur, elle est toujours en cours.
L'Arme fait également désormais appel à l'armée de Terre, et notamment à la Légion étrangère, pour mieux préparer les gendarmes de ces unités d'intervention aux missions les plus violentes et à l'engagement tactique sous le feu.
Après la tuerie de Saint-Just, les légionnaires forment les gendarmes des pelotons d’intervention