Huit ans après les faits, une assistante maternelle est poursuivie pour homicide involontaire, suite au décès d’un bébé âgé de 7 mois dans une maison d’assistantes maternelles (Maine-et-Loire). Son mari, gendarme, sera également sur le banc des accusés et répondra de subornation de témoins. Ils ont été renvoyés en correctionnelle en mai prochain.
Un bébé retrouvé inanimé dans le lit de la maison d’assistantes maternelles
Tout commence par un drame quand, le 26 février 2014, Antuan, un bébé âgé de 7 mois, est retrouvé inanimé dans un lit de la maison d’assistantes maternelles (Mam) Bidulle et Gribouille, dans le quartier de la Girardière à Cholet. Réanimé puis en état de mort cérébrale, le bébé décède deux jours plus tard. Il aurait été victime d’une asphyxie aiguë. Le 2 mars, les parents effondrés rendent visite à l’assistante maternelle, dans le but de la réconforter, en présence de son mari gendarme.
Suspicion d’infraction
Deux mois plus tard, une proche alerte les parents et met en cause le rôle tenu par l’assistante maternelle dans le décès de l’enfant, comme l’expliquent nos confrères de Ouest France. Il y avait une couette dans le lit du bébé au moment où s’est noué le drame. Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de l’institut national de veille sanitaire (INVS) et des centres de la protection infantile (PMI) n’auraient pas été suivies. Pour rappel, elles demandent de coucher les nourrissons sur le dos, sans couverture, ni couette, ni objet mou. Une suspicion d’infraction est transmise le 4 avril 2014 au parquet d’Angers.
Décès du général de division Léon Nivlet
Le gendarme aurait cherché à harmoniser les versions des témoins
Durant deux ans, la police mène de nombreuses auditions, sous la conduite du vice-procureur Xavier Lenoir. Mais le ministère public décide de classer l’affaire pour une infraction insuffisamment caractérisée. Le conjoint gendarme est également mis hors de cause, dans le déroulement de l’enquête. Pourtant, il aurait, selon certains témoins, cherché à harmoniser les versions au sein de la maison d’assistantes maternelles dans laquelle travaillait sa femme, « et insisté pour cacher la présence de la couverture dans le lit », écrivent encore nos confrères.
Le mari gendarme renvoyé aussi en correctionnel avec sa femme
Finalement, à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile formée par l’avocate des parents, un juge d’instruction rouvre l’enquête fin 2016 et délivre une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel le 6 janvier 2022
Le procès aura lieu le 11 mai prochain.